Au sortir de la dernière réunion de la concertation sur le reste-à-charge zéro, le Rassemblement des Opticiens de France (ROF) « regrette le choix de la Direction de la Sécurité Sociale (DSS) de durcir les conditions d’accès aux soins visuels pour les Français. »

Les communiqués du Rassemblement des Opticiens de France se suivent et se ressemblent. De nouveau, le syndicat se déclare insatisfait de la tournure prise par la concertation sur le reste-à-charge zéro (RAC 0) dont c’était, vendredi 25 mai, la dernière réunion. Du moins officiellement car, selon nos informations, d’ultimes rencontres pourraient encore avoir lieu avant que le dossier ne soit examiné par la Haute Autorité de Santé (HAS)… En l’état, plusieurs dispositions restent « problématiques » aux yeux du ROF : « Imposer la péremption de l’ordonnance quand celle-ci n’a pas été exécutée au bout d’un an, empêchant l’opticien de contrôler et adapter si besoin cette ordonnance pendant 3 ou 5 ans et de libérer du temps médical au médecin prescripteur » ou encore « empêcher les Français, sans aucune étude ni évaluation préalables, d’être remboursé avant 2 ans, sauf en cas d’une perte d’acuité visuelle d’au moins 5/10ème, seuil limite qui permet la conduite une voiture par exemple », détaille l’organisation. Le communiqué du syndicat fait également état d’autres motifs de mécontentement, et notamment « la possibilité de panacher des produits RAC 0 avec des produits à prix libre ». C’est « une mesure anti-sociale », juge le syndicat expliquant que « les porteurs choisissant un reste-à-charge sur la monture, donc en capacité de payer, bénéficieront de la solidarité nationale pour financer leurs verres. Cet effort de l’Etat devrait être fléché en priorité vers ceux qui ne peuvent pas subir le moindre reste-à-charge ». « Enfin, pointe encore le ROF, la baisse annoncée du montant de remboursement de la monture pour tous les équipements vendus en dehors de l’offre RAC 0 va nécessairement majorer le reste-à-charge de l’ensemble des Français ».
S’il n’évolue pas, « l’actuel projet de réforme aura donc comme conséquences pour les Français les plus modestes une baisse des remboursements combinée à une hausse de la cotisation mutuelle, un accès à des équipements dont la performance visuelle sera dégradée et un accès aux soins rendu encore plus difficile et préoccupant qu'il ne l'est déjà », pronostique le syndicat qui, faisant écho aux récents propos du Premier ministre se disant soucieux d’un dialogue constructif, espère bien que les choses n’en resteront pas définitivement là.

Demain, Fréquence Optic donnera la parole à la Fédération nationale des opticiens de France (FNOF), dont le point de vue est, on le verra, tout différent.

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