Le projet de l’État de mettre à contribution les complémentaires santé en 2025, les principales intéressées n’en veulent pas et le font savoir. Toutes les familles de complémentaires dénoncent d’une même voix cette taxation spécifique qui les cible.

« Nous n’avons pas vocation à être les supplétifs de l’URSSAF pour lever des financements pour l’Assurance maladie » (Éric Chenut, président de la Mutualité Française) ; « Il n’y a pas d’argent caché ! » (Florence Lustman, présidente de France Assureurs) ; « [Cette mesure] est insensée dans le contexte actuel » (Jacques Creyssel, président du Centre technique des institutions de prévoyance)… Si les mots employés sont différents, le message envoyé au gouvernement, lui, est bien le même : non à une nouvelle taxation des complémentaires santé. Dans un communiqué conjoint du 27 janvier, les familles de complémentaires « s’insurgent » contre la mise en place, souhaitée par l’État, d’une « contribution spécifique » pour 2025. Faisant bloc, les instances représentantes du monde assurantiel dénoncent une forme d’acharnement et une solution de facilité : « En vingt ans, la taxation des complémentaires santé a été multipliée par 8. Aujourd’hui, en France, un soda ou un hamburger est moins taxé qu’un contrat de complémentaire santé ! Nous sommes les champions d’Europe : les contrats d’assurance santé sont taxés à 14 % en moyenne, tandis qu’ils sont exemptés en Allemagne, taxés à 0,15 % en Espagne et à 2,5 % en Italie. » Dans leur prise de parole commune, la Mutualité Française, France Assureurs et le CTIP estiment d’autant plus contre-productive cette mesure envisagée par le gouvernement qu’elle retombera, par ricochet, sur « les assurés et les entreprises à travers une hausse de leurs cotisations ». Dans ce contexte, les trois signataires de cette tribune demandent aux pouvoirs publics de reconsidérer leur décision et, au-delà, de réouvrir le débat sur les modalités de financement de la protection sociale.  

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