Les discussions entre la Direction de la Sécurité sociale (DSS) et les syndicats d'opticiens se poursuivent mais elles patinent, selon l’une des organisations professionnelles participantes. Le Rassemblement des opticiens de France « déplore le manque d'avancées significatives ».

L’avis de projet de réforme dévoilé le 28 avril par le gouvernement peut-il encore évoluer ? Normalement oui, comme l’a récemment rappelé le vice-président du syndicat des ophtalmos au micro de Fréquence Optic. Toutes les parties prenantes de la concertation, organisations d’opticiens en tête, continuent donc de formuler leurs propositions. En vain, pour le moment. C’est en tout cas la position du Rassemblement des opticiens de France (ROF), au sortir de la réunion qui a eu lieu le lundi 14 mai avec la DSS. Le syndicat concentre ses critiques sur cinq points. D’abord, les conditions de renouvellement anticipé des équipements : « Le projet de texte fragilise grandement la sécurité visuelle des Français dans la mesure où une baisse d’acuité visuelle ne suffira plus à justifier un renouvellement anticipé de son équipement », argumente le ROF. Autre point de crispation, la dissociation de la monture et des verres : « Le texte prévoit la possibilité de combiner, par exemple, des verres ‘reste-à-charge zéro’ et des montures avec reste-à-charge. Au total, les équipements présenteront donc un reste-à-charge, remettant en cause le sens même de la réforme », souligne, non sans pertinence, le syndicat. Le prix des paniers continue également de faire l’objet de vives négociations : pour le ROF, « les tarifs des équipements prévus à ce stade dans le texte ne permettront pas de proposer des équipements de qualité réalisés par l’opticien », ce que dénonçait déjà, de son côté, Jean-Pierre Champion, le directeur général de Krys Group (groupement qui rappelons-le fait partie des membres-fondateurs du ROF). D’autre part, et pour finir, le syndicat constate, pour le déplorer là encore, « l’absence de mesures pour améliorer la prévention et l’accès aux soins visuels » mais aussi « la baisse des remboursements pour les assurés, avec les plafonds et les planchers des contrats responsables qui vont diminués ». Pour toutes ces raisons, le ROF reste largement insatisfait devant un projet qui, en l'état, passe doublement à côté des « objectifs initiaux de la réforme : l’objectif de santé publique comme l’objectif d’amélioration du pouvoir d’achat ».

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