La fermeture des magasins d’optique partout en France pose la question du traitement des urgences : comment prendre en charge les porteurs qui auraient des demandes pressantes ? Benjamin Zeitoun, le directeur général de Cercle Optique, avance l’idée d’une mise en place « d’opticiens de garde »...

Il trouve que la situation actuelle qui consiste à fermer l’ensemble des magasins d’optique est « trop radicale ». Benjamin Zeitoun, à la tête de la centrale d’achats parisienne, aurait aimé sinon « un juste milieu » du moins une « solution de transition ». « Comment comprendre que les bureaux de tabac soient laissés ouverts et pas les opticiens ?! C’est tout de même paradoxal, non ?, vient-il de nous expliquer lors d’un échange téléphonique. Tout le monde comprend qu’il faut prendre des précautions pour freiner cette épidémie, que c’est vital. Mais en même temps, il faut se rendre compte que pour bien des personnes, avoir un équipement correcteur c’est capital. Que fait-on, aujourd’hui, demain et les jours suivants, pour les soignants qui perdent ou brisent leurs équipements ? Ou par exemple pour les forts myopes de -5, de -6 qui ne peuvent pas se passer de lunettes et qui les ont cassées ? », interroge-t-il non sans pertinence. Et de se tourner vers les syndicats : « Je pense que mettre en place des opticiens de garde est une idée à creuser. Moi et mes équipes, nous sommes prêts à réfléchir avec les organisations professionnelles à l’instauration d’un tel système qui permettrait la prise en charge des urgences. »

Quand on demande à M. Zeitoun comment, concrètement, une telle configuration pourrait voir le jour, il admet volontiers que tout reste à faire : « À ce stade j’appelle à réfléchir collectivement, à jouer groupés pour le bien de toute la population. La filière doit se serrer les coudes pour répondre à ceux qui ont des besoins impératifs. Est-ce qu’il faut un opticien de garde par ville ? Peut-être. Pourrait-on s’inspirer du principe des pharmacies ouvertes le dimanche ? Pourquoi pas. Doit-on créer une page Facebook listant des boutiques accessibles tel ou tel jour et qui feraient office  de permanences ? C'est une piste parmi d'autres. Nous devons imaginer quelque chose tous ensemble », déclare-t-il, tendant une perche aux syndicats. Lui, en tout cas, se veut « disponible pour construire et pour agir, dans l'unité, aux côtés de toutes les bonnes volontés ».

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