Un député, médecin de formation, se montre très favorable à la reconnaissance de l'optométrie en France et interpelle Marisol Touraine en ce sens.

Christian Hutin est un député de gauche du Nord. Surtout, il est médecin de formation. Généraliste, il exerce depuis plus de vingt ans à Saint Pol sur Mer et il se montre visiblement plus que favorable à la reconnaissance de l'optométrie en France. Par le biais des questions écrites au gouvernement il a interpellé Marisol Touraine, la ministre de la santé, comme d'autres avant lui, sur la situation et le statut des opticiens-optométristes. Publiée au Journal Officiel le 24 mars, sa question souligne notamment une contradiction du système français : "Bien que la qualification d'optométriste existe depuis plus de 20 ans en France, la réglementation en vigueur ne reconnaît pas la profession d'opticien-optométriste. En particulier, la réglementation n'autorise pas les opticiens titulaires d'un diplôme d'optométrie à prescrire des lunettes et des lentilles de contact, contrairement à d'autres pays européens (notamment l'Allemagne et le Royaume-Uni)", constate-t-il. Pour l'élu nordiste, "la création de la profession d'optométriste permettrait de réduire de manière extrêmement importante les délais d'attente pour un examen visuel. Sans réforme et reconnaissance de l'optométrie, les délais d'attente chez les ophtalmologues ne pourront se réduire. Ils vont même augmenter d'ici 2020, les différents organismes de l'État prévoient une diminution de 25 % du nombre d'ophtalmologues", tient-il encore à souligner.

Insistant sur le rôle que pourraient jouer les opticiens-optométristes, il argumente ainsi : "Il est indéniable que la reconnaissance des optométristes rendrait la filière visuelle plus efficiente. Les patients auraient accès aux ophtalmologues ou aux optométristes directement. Ils resteraient libres de leur choix. L'optométriste intervenant en premier lieu, réalisera un dépistage. En cas d'état oculaire anormal le patient serait orienté vers le spécialiste concerné (ophtalmologue, orthoptiste, médecin généraliste, etc.). Si l'état oculaire le permet, une prescription de lunettes ou lentilles serait délivrée au patient". Pas sûr que la ministre de la Santé, qui jusqu'ici a opposé une fin de non-recevoir à la reconnaissance de l'optométrie, aille dans le sens de l'élu qui souhaite voir la profession d'opticiens-optométristes "reconnue et intégrée au parcours de soins visuels"…

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