L'optométrie et les réseaux de soins dans la ligne de mire des ophtalmos
Le syndicat des ophtalmologistes (SNOF) appelle aujourd'hui à la grève. Ses sujets de mécontentement : le retour de l'optométrie sur le devant de la scène politique, le déploiement des réseaux de soins et les remboursements des actes par la Sécurité Sociale.
"Des menaces graves". C'est en ces termes que le Syndicat national des Ophtalmologistes de France résume les évolutions possibles du système de santé et singulièrement de la filière oculaire. Appelant dans un communiqué à faire grève aujourd'hui, le syndicat dit s'inquiéter de "trois faits majeurs". D'abord, s'agissant d'une éventuelle reconnaissance de l'optométrie en France, comme le laisse entendre dans certaines déclarations la Ministre de la santé, le syndicat reste fermement sur ses positions : "Certains groupes d'opticiens, soutenus par des mutuelles et des sociétés d'assurance à la recherche de nouvelles sources de revenus, poussent à la reconnaissance de l’optométrie", dénonce le syndicat, qui rappelle son "mot d'ordre : non à l'optométrie. Il faut préserver la séparation entre prescription et vente".
Autre motif d'inquiétude des ophtalmologistes : la possible mise en place des réseaux de soins à travers la proposition de loi déposée en octobre par le groupe socialiste à l'Assemblée. Sur ce point, le syndicat dénonce les manoeuvres des mutuelles qui, explique-t-il, "veulent pouvoir rembourser différemment leurs adhérents selon qu'ils vont voir un ophtalmologiste affilié ou pas". Sans compter, ajoute le syndicat, qu'"elles veulent aussi intervenir sur le tarif de base de la sécurité sociale".
Quant à la question de savoir si l'accord sur les dépassement d'honoraires, signé au forceps fin octobre, le satisfait, le syndicat se montre visiblement partagé : "L’accord signé le 23 octobre par les syndicats majoritaires a permis de sauver le secteur 2, mais les médecins secteur 1 voient leurs honoraires bloqués et se retrouvent sans perspective d’évolution". Sur ce dernier point, le syndicat tient à rappeler que le tarif des consultations Sécu "n'a pas bougé depuis 10 ans".