Les trois syndicats d’opticiens - FNOF, ROF et SYNOM - nous ont présenté leur proposition de « service minimum volontaire de permanence des soins optiques ». Appelés à s’affiner dans les heures qui viennent puis à s'appliquer ces jours prochains, ces premiers éléments doivent servir à encadrer l’exercice de la profession en cette période inédite.

Présentation vient de nous être faite de la proposition de « service minimum volontaire de permanence des soins optiques », à l’initiative des trois syndicats professionnels. Sur le pont depuis ce week-end, FNOF, ROF et SYNOM ont dessiné les contours d’un mode opératoire qui sera transmis dès demain, précisons-le, au ministère de la Santé. Dans un document rédigé en commun, les trois organisations rappellent d’abord le contexte : « Le gouvernement a inclus, contre l’avis des syndicats, les magasins d’optique dans la liste dérogatoire des lieux pouvant continuer à accueillir du public. Face au manque de matériels de protection et à la non-inclusion des opticiens dans la liste des professionnels de santé susceptibles d’en recevoir gratuitement via les pharmacies, les syndicats ont proposé au ministère des Solidarités et de la Santé d’organiser un service minimum volontaire de permanence des soins optiques, notamment pour les urgences et les personnels soignants (à condition de pouvoir accueillir du public dans le respect des consignes sanitaires) ». Basé sur le volontariat, ce service minimum a vocation à permettre que certains magasins puissent assurer « la gestion des cas d’urgence ». À savoir : « renouvellement des équipements cassés ou perdus et renouvellement des équipements inadaptés uniquement sur nouvelle ordonnance en spécifiant le caractère d’urgence » mais aussi « délivrance pour tout personnel soignant dans le cadre du plan Covid-19 ». Les syndicats insistent bien sur ce point : « Là on ne fait plus de commerce. On est là pour rendre un service public de santé et cela uniquement. »

Dans les premiers éléments qui nous ont été communiqués par les syndicats, la contactologie fait l’objet d’un point particulier : « La contactologie étant une activité à risque dans le cadre de la transmission du Covid-19 (manipulation, contact, conjonctivite), nous ne recommandons pas la délivrance de lentilles de contact, de produits d’entretien, et ce même dans le cas simple d’un renouvellement d’ordonnance. Mieux, nous vous recommandons d’inciter toute personne qui souhaiterait renouveler ses lentilles de contact ou son produit d’entretien, de porter leurs lunettes pendant la période de confinement », font valoir les organisations. Et d’appuyer fermement sur cet aspect : « Délivrance de produits d’entretien lentilles et adaptation » sont des « activités à exclure dans le contexte de la crise sanitaire ». Quid de l’examen de vue qui nécessite la manipulation de bien des équipements et une proximité avec le porteur ? « Il doit rester l’exception et se limiter aux cas le nécessitant absolument. L’acte de première intention sera le remplacement à l’identique ou le dépannage de l’équipement cassé/perdu/ou défectueux », soulignent à nouveau les syndicats.

Dans le cadre de ce service minimum volontaire, « l’ouverture au public serait limitée à quelques heures par jour et par semaine, sur la base d’un planning tournant au sein de la zone considérée », précisent par ailleurs les syndicats. Ils devraient bientôt mettre en place « un formulaire de recensement des opticiens volontaires » pour participer à ces permanences par département. Dernière précision, et elle est d’importance, sachant qu’à l’heure actuelle l’État ne prévoit pas de doter la profession d’éléments de protection : « L’opticien-ne volontaire aurait conscience de l’absence de mise à disposition de matériels de protection par le gouvernement et de la nécessité de respecter les consignes sanitaires en cas d’accueil de patients. » En cours de finalisation et d’officialisation auprès des autorités, ce plan d'action a donc vocation à donner aux opticiens « des réponses adaptées, proportionnées et sécurisées ». Ce qui implique un petit délai technique de mise en place, ne serait-ce que pour recenser les volontaires sur tout le territoire : « Encore un peu de patience, c’est toute la profession, et même toute la filière, qui doit faire preuve d’une action citoyenne et organisée », ont déclaré les syndicats d’une même voix.

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