Adossé à l’institut CSA, le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) dévoile les résultats d’une enquête sur les délais d’obtention d’un rendez-vous, notamment pour les nouveaux patients, dans les plus grandes agglomérations françaises.

Une nouvelle étude, la cinquième depuis 2019 à l'initiative du SNOF, fait le point sur les délais d’attente pour obtenir une consultation chez l’ophtalmo. Réalisée par l’institut CSA en septembre 2021, cette enquête met à profit un échantillon représentatif de 2 627 médecins ophtalmologistes exerçant en dehors des hôpitaux. Pour bien prendre en compte la diversité des situations des patients, trois scénarios de prises de rendez-vous ont été étudiés par les sondeurs : pour un contrôle périodique de la vue, pour l’apparition de nouveaux symptômes nécessitant une consultation rapprochée et enfin la recherche d’un premier rendez-vous en ligne sur internet sans critère d’urgence. En croisant les résultats de ces trois scénarios-type, il ressort que 80 % des trente principales villes du pays proposent en moyenne des rendez-vous en ophtalmologie en moins d’un mois pour les nouveaux patients. « Un chiffre en forte augmentation depuis deux ans, où seules 56 % des villes proposaient ces délais », tient surtout à souligner le syndicat dans sa synthèse. Plus généralement, le délai médian pour décrocher une consultation serait tomber, entre 2019 et 2021, de 42 à 26 jours, et ce toutes régions confondues.  Le tableau ci-dessous récapitule de façon plus détaillée l’état des lieux dans les dix plus grandes villes du pays, s'agissant des scénarios 1 et 2. 

La présentation de cette enquête intervient à un moment de tension, le syndicat des ophtalmologistes bataillant contre les pouvoirs publics car il s’oppose, rappelons-le, à l’ouverture aux orthoptistes de la prescription initiale des lunettes et des lentilles de contact, en accès direct et sans supervision médicale. Le timing de cette publication permet donc à l'organisation professionnelle d'étayer ses positions face aux décideurs publics. Pour le Dr Thierry Bour, président du SNOF, cette étude démontre « que les délais de rendez-vous s’améliorent rapidement et qu’il est injustifié de changer le parcours du patient au point de l’envoyer en premier recours chez un auxiliaire de santé plutôt que chez un médecin ophtalmologiste, qui est le seul professionnel compétent pour le dépistage, la prise en charge des maladies oculaires et l’éventuelle prescription de lunettes ». Et d’insister : « Ces résultats confirment l’efficacité des solutions développées depuis plusieurs années par le SNOF et encouragées jusqu’à présent par les pouvoirs publics. Développement rapide du travail aidé depuis 2015, pertinence de l’évolution des décrets des orthoptistes et des opticiens, efficacité croissante des protocoles organisationnels, stabilisation en cours de la démographie des ophtalmologistes… Ces mesures, dont certaines comme la prise de RDV en ligne et le travail aidé vont encore prendre de l’ampleur, portent leurs fruits dans les grandes villes, mais pas que : il est également important de souligner la forte réduction des délais de RDV en zones rurales et dans les unités urbaines de moins de 20 000 habitants, qui sont passés de 81 jours en 2019 à 42 jours en 2021, soit -48 % en deux ans ! Pourquoi changer ce qui marche et qui a nécessité beaucoup d’efforts ? ».

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