Le président du Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO) voit d'un mauvais oeil le projet du ministère de l'Économie qui prévoit d'octroyer un rôle plus important aux opticiens-optométristes.

Donner plus d'importance aux opticiens ayant une formation en optométrie ? Il est contre. Logique, Laurent Milstayn (photo) représente le Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO). Commentant pour Fréquence Optic le pré-projet de loi voulu par Bercy qui donnerait la possibilité aux opticiens titulaires d'un master en optométrie de prescrire lunettes et lentilles, le président du SNAO conteste le contenu même du texte : "Il repose sur des éléments infondés, assure-t-il d'emblée. On nous cite alors que nous n'avons pas même été consultés ! Sans compter que le portrait de l'optométriste qui y est brossé est un peu trop idéal ! Il me semble que le texte du ministère de l'Économie est le fruit d'une mauvaise compréhension de ce qui se passe sur le terrain", poursuit M. Milstayn. Selon lui, dans les passages du pré-projet de loi qui concernent la filière visuelle se sentirait "la patte des syndicats pro-optométrie. D'où une lecture biaisée sur les évolutions possibles des rôles de chacun", ajoute encore le porte-parole du SNAO. Au-delà du fond, Laurent Milstayn s'étonne qu'"il puisse être question de santé dans un projet de loi concernant la croissance et le pouvoir d'achat". Dressant un parallèle avec la loi Hamon qui, rappelons-le, portait sur la consommation tout en traitant là aussi de questions de santé, il se dit également surpris des "divergences manifestes" qui se font jour entre le ministère de l'Économie et le ministère de la Santé autour de l'optométrie. En attendant d'être reçu par les cabinets ministériels concernés, Laurent Milstayn annonce que son syndicat fait front commun avec celui des ophtalmologistes, le Snof, dirigé par Dr Rottier, et historiquement opposé à toute reconnaissance de l'optométrie en France.

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