Dans un récent rapport, la commission des Affaires sociales du Sénat préconise l'actualisation du champ de compétences de certaines professions de santé, à commencer par les optométristes.

"Coopération entre professionnels de santé : améliorer la qualité de prise en charge, permettre la progression dans le soin et ouvrir la possibilité de définir de nouveaux métiers". Derrière ce titre à rallonge, un rapport issu de la commission des affaires sociales du Sénat appelle à revoir l'organisation de certaines filières de santé, filière visuelle en tête. Porté par Catherine Génisson et Alain Milon, ce document estime que la filière visuelle présente "des compétences éclatées et une organisation à clarifier". "Les compétences respectives des orthoptistes et des optométristes, qui relèvent actuellement d’une ‘zone grise’, doivent être clarifiées et leur formation adaptée. Une telle clarification devrait permettre d’améliorer l’accès aux soins de premier recours en ophtalmologie", estiment les auteurs du rapport.

Prônant une meilleure répartition des tâches et des rôles, les sénateurs misent sur un développement plus important des protocoles de coopération que permet l'article 51 de la loi Hôpital, Patients, Santé, Territoires, dite HPST, de 2009. Pour eux, ce cadre est actuellement sous-exploité. Au-delà du cas particulier des optométristes, le rapport défend l'idée d'une revalorisation des professions de santé intermédiaires, et ce afin de soulager les médecins tout en faisant grimper les niveaux de qualifications. Dans le but d'asseoir la légitimité de "l'expertise" des professions intermédiaires de santé, les sénateurs ont bien conscience qu'il faut en priorité délimiter le champ des compétences des uns et des autres. Toutefois, pour les auteurs du rapport, la définition du périmètre des compétences de chaque profession doit intégrer une certaine souplesse, le système actuel leur paraissant trop "rigide" et figé. Ils terminent en déclarant que toute éventuelle modification des filières de santé ne peut se faire que sur la base de la concertation avec les acteurs concernés : "toute évolution devra nécessairement passer par une négociation interprofessionnelle sous l’égide du ministère de la santé".

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