Dans une lettre adressée à la ministre de la Santé, le Centre national des professions libérales de santé (CNPS) réclame la suppression de tout ce qui touche aux questions de santé dans le projet de loi consommation. À commencer par la disparition de l’ordonnance pour acheter des lentilles.

Parce qu'il s'inquiète du contenu "santé" du projet de loi consommation porté par le ministre Benoît Hamon, le CNPS, fédération regroupant une trentaine d'organismes représentatifs des professionnels de santé libéraux, en appelle à Marisol Touraine, la ministre de la Santé. Dans un courrier, le CNPS insiste sur le fait que ce projet de loi "comporte plusieurs dispositions conduisant à une dérégulation progressive du secteur de la santé au profit d’un glissement vers le secteur commercial préjudiciable à la bonne prise en charge de patients". Un argument que le Syndicat national des Ophtalmologistes de France (SNOF) a précédemment fait valoir de son côté sans, jusque-là, avoir été entendu.
En supprimant l'obligation de présenter une ordonnance pour l'achat de lentilles, c'est toute une phase de prévention qui disparaît, redoutent, en substance, les membres du CNPS. Au-delà de ça, pour le CNPS il ne fait pas de doutes que le contenu "santé" de ce texte est en "totale incohérence" avec la stratégie nationale de santé voulue par le gouvernement. Et le CNPS de s'expliquer : "Le gouvernement ne peut pas vouloir renforcer les prises en charge des patients dans le cadre des parcours et développer la prévention, tout en démédicalisant la santé pour la remettre entre les mains de structures commerciales où les logiques de profit l’emporteront fatalement sur l’intérêt des patients et leur santé". Et de conclure sèchement : "Le code du commerce n’est pas le code de la santé !"
Rappelons que le projet de loi conso sera examiné en seconde lecture le 9 décembre à l’Assemblée  Nationale.

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