À travers un manifeste qui prend la forme d’une pétition, la créatrice et opticienne entend impulser, sur fond de crise économique et sanitaire mondiale, un sursaut au profit de l’industrie lunetière hexagonale. Elle espère ainsi mobiliser les acteurs de la filière autour de cette cause, à commencer par ses confrères.

Est-ce l’après-crise qui commence déjà à se dessiner ? Peut-être. Pour Nathalie Blanc, en tout cas, « la crise sanitaire que nous traversons met en relief les effets délétères des délocalisations et de la sous-traitance à bas coût. Il est temps de tirer la sonnette d'alarme. Fabricants, consommateurs : notre dépendance à la production hors de France est invraisemblable ! », déclare-t-elle vigoureusement dans un manifeste-pétition, lancé il y a quelques jours à travers une plateforme en ligne. Une démarche qui s'inscrit dans la droite ligne de ses diverses et récentes prises de position sur le sujet via ses Facebook Live ou encore sur les plateaux-télé. Du point de vue de la créatrice et opticienne, la crise actuelle doit permettre de rebattre certaines cartes, convaincue qu’elle est de l’amorce « d’une nouvelle révolution industrielle ». Dans cette perspective, « nous devons choisir l’avenir que nous allons offrir au ‘fabriqué en France’ », exhorte celle qui fait produire 60 000 lunettes par an en Normandie et dans le Jura.

« Qu’attendons-nous pour protéger, moderniser, réinventer, ce que nous avons de plus cher, en réduisant notre impact environnemental ? Cette fois, nous n'avons plus le choix : la crise sanitaire que nous traversons doit nous conduire à protéger nos savoir-faire, et à relancer le Made in France », veut-elle croire, appelant du même coup à faire toute la transparence sur cette appellation, souvent sujette à caution. « Les fabricants devront désormais mieux informer sur leurs produits afin que l’origine devienne LE véritable critère d'achat », dit-elle encore. Quant à ceux qui pourraient voir dans cette initiative un patriotisme économique de repli, elle leur réplique par avance ceci : « Il ne s’agit pas là de se fermer sur nous-mêmes, mais de réancrer les filières de fabrication au cœur de nos territoires afin de rendre ces "savoirs-re-faire" pertinents face aux enjeux qui nous attendent après les crises sanitaire, économique et sociale que nous allons traverser… ». Pour l’heure, près de 600 personnes ont déjà signé cette pétition.

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