L'Algérie, sa terre natale, son installation à Londres, sa vision du marché de l'optique mais aussi ses velléités politiques, Alain Afflelou se confie longuement dans l'édition du jour du Figaro.

Le long entretien qu'Alain Afflelou accorde au Figaro daté de ce jour s'ouvre sur l'inauguration de son premier magasin en Algérie, son pays d'origine. Si, dans les années 90, "on lui a longtemps déconseillé de le faire pour des raisons de sécurité", aujourd'hui le pays est pacifié : "Nous avons pu ouvrir après pas mal de démarches et d'autorisations", reconnaît cependant Alain Afflelou qui évoque également son exil londonien : "Je trouve davantage d'énergie à Londres, même si Paris reste incomparable sur le plan esthétique", déclare-t-il à nos confrères. Évoquant les différents rapports et enquêtes (de la Cour des comptes, d'UFC-Que Choisir) qui pointent certaines dérives du marché de l'optique, Alain Afflelou renvoie avant tout la responsabilité sur les "mutuelles et les assurances complémentaires qui, depuis 15 ans, se sont ruées sur ce marché en faisant de la publicité promettant de rembourser une paire par an alors qu'avant, les gens en achetaient une tous les trois ou quatre ans". Pour lui c'est d'abord ce système, qui fait de l'équipement optique un produit d'appel pour le monde assurantiel, qui explique certaines "dérives du marché". Cela dit, il n'exonère pas pour autant la profession : "des opticiens montent artificiellement le prix des verres pour mieux faire rembourser la monture". À la question "Comment assainir ce marché ?", il répond : "On a faussé le marché. On n'a jamais eu autant d'opticiens et tout le monde est mis dans le même sac. Les remboursements sont devenus de plus en plus importants et automatiques, les produits de plus en plus sophistiqués. Peut-être parfois de façon inutile en mettant des verres qui sont des Rolls à des personnes qui n'auraient besoin que d'une Smart. Mais quand vous ne payez pas... On peut s'attendre à une grosse casse". L'entretien se termine sur l'envie qu'il a pu avoir, par le passé, de se lancer en politique. Il aurait pu le faire, raconte-t-il, lorsque le RPR lui a proposé de se présenter aux élections législatives de 1993. S'il s'est ravisé, c'est parce que la politique, à ses yeux, ce sont certes des "honneurs" mais surtout "des emmerdes".

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