Certains éléments du rapport Voynet sur l'évolution de la filière visuelle commencent à fuiter. Coup d'oeil sur quelques recommandations.

Au nom de l'IGAS (Inspection Générale des Affaires sociales), Dominique Voynet a remis fin juillet son rapport sur la réforme de la filière visuelle à Marisol Touraine, la ministre de la Santé. Si le contenu détaillé de ce rapport n'est pas encore connu, certains éléments ont déjà fuité auprès de l'AFP, qui croit savoir dans quelles directions principales vont les recommandations de Dominique Voynet. Cumulées, les propositions du rapport, une trentaine selon l'AFP, ambitionnent de diviser par deux le délai d'attente actuel pour décrocher une consultation chez l'ophtalmo, délai qui peut grimper jusqu'à 111 jours dans certaines régions. Présentées comme "largement consensuelles" car fruit d'une large consultation de tous les acteurs de la prise en charge des soins visuels en France, ces préconisations tablent d'abord sur l'intensification des délégations de tâches aux orthoptistes libéraux. Dans l'idée de Dominique Voynet, ceux-ci pourraient voir leur champ d'action élargi avec, possiblement, l'autorisation de pratiquer des bilans visuels et de prescrire du matériel de rééducation orthoptique. Leurs effectifs seraient également revus à la hausse pour densifier leur présence dans les zones en demande de soins visuels.
S'agissant des opticiens, le rapport envisagerait, toujours selon l'AFP, d'étendre leur champ et leur niveau de compétences. En contactologie, et sous certaines conditions qui restent à préciser, les opticiens se verraient autoriser à adapter les prescriptions de lentilles, tout comme c'est déjà le cas pour les verres correcteurs. Mais c'est peut-être sur le plan de la formation initiale des opticiens que le plus grand changement pourrait avoir lieu, si l'on en croit les premiers éléments dévoilés du rapport : Dominique Voynet considère d'une part qu'il y a urgence à "mettre de l’ordre dans l’offre surabondante et inégale de BTS d’opticien-lunetier" et, d'autre part, que le standard de la formation doit passer de deux à trois ans. La troisième année du cursus initial des opticiens devrait être "moins commerciale" et "plus physiologique".
Ces diverses propositions trouveront-elles une place, d'une façon ou d'une autre, dans le projet de loi santé qui sera examiné au Sénat la semaine prochaine ? La ministre de la Santé a laissé entendre qu'en effet certaines dispositions pourraient s'y greffer. À suivre, donc.


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