Le contenu du rapport de l'IGAS remis par Dominique Voynet au ministère de la santé vient d'être rendu public. Coup de projecteur sur les préconisations qui touchent les opticiens.

On le sait, pour le constater sous chaque gouvernement : bien des rapports sont très médiatisés avant de finir dans les tiroirs des ministères. Celui que Dominique Voynet, inspectrice générale des Affaires sociales, semble au contraire déjà inspirer la ministre de la santé. Axées sur la coopération entre les acteurs de la filière visuelle et une formation d'opticien revue à la hausse et élargie, les recommandations du rapport Voynet, très concrètes, pourraient rapidement changer le profil de l'opticien de demain. Pour permettre aux opticiens "de prendre pleinement leur place dans une filière de santé visuelle", le rapport préconise d'abord de réformer leur formation. Le seul BTS ne suffit plus aux yeux de Dominique Voynet qui juge nécessaire de le compléter par une année supplémentaire "moins commerciale et plus physiologique". L'autre voie possible c'est l'inscription de la formation initiale des opticiens dans un cadre universitaire avec, éventuellement, la mise en place d'un numerus clausus pour réguler la démographie de la profession. Toujours sur le plan de la formation, le rapport estime qu'il faut examiner la faisabilité d'un socle d'études commun, d'une durée de deux ans, à tous les paramédicaux impliqués dans la prise en charge des besoins visuels. Ce serait à l'issue de la 3ème année que chaque étudiant opterait pour telle ou telle spécialité professionnelle (optique, orthoptie...). Le rapport formule également une autre idée : la création d'un master d'optique médicale. Il serait notamment ouvert aux opticiens titulaires d'une licence qui souhaiteraient assister les ophtalmologistes en cabinet ou s'orienter dans les domaines de la recherche, de l'industrie ou de l'enseignement.
S'agissant maintenant de la contactologie, le rapport recommande l'extension des prérogatives des opticiens en ce qui concerne le renouvellement et l'adaptation des lentilles. "Sous réserve d'une information systématique de l'ophtalmologiste prescripteur", l'opticien pourrait, comme il le fait déjà pour les verres correcteurs, faire évoluer l'équipement des porteurs de lentilles. On notera que Marisol Touraine, la ministre de la santé, a d'ores et déjà retenu cette idée en l'intégrant,  par voie d'amendement, à son projet de loi de modernisation du système de santé. Selon Dominique Voynet, les opticiens devraient également se voir confier, à titre préventif, le dépistage des amétropies et des pathologie de l'oeil, que ce soit en magasin ou dans des cadres collectifs, écoles ou maisons de retraite. Autre piste évoquée par le rapport : la généralisation du travail aidé en cabinet. Autrement dit, permettre à l'opticien de devenir un collaborateur salarié d'un ophtalmo pour lequel il serait amené à réaliser des pré ou post-consultations.

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