Une enquête du syndicat des ophtalmologistes de France fait le point sur le niveau d’activité des prescripteurs et l’organisation actuelle de leurs cabinets.

Près de 900 ophtalmologistes ont pris le temps de répondre à une enquête* menée par le SNOF pour faire un bilan d’étape sur la reprise d’activité des cabinets. Il en ressort qu'elle s’est « fortement accélérée » depuis le 11 mai, premier jour du déconfinement progressif. Plus de 6 médecins sur 10 déclarent ainsi avoir retrouvé une activité proche de la normale, c’est-à-dire qui oscille entre 60 % et 100 % du flux habituel, d'avant confinement. Cette reprise d’activité qualifiée de « dynamique » devrait se poursuivre dans les semaines à venir : 77 % des répondants pensent retrouver plus de 60 % de leur activité de référence dans les 15 prochains jours et 41 % plus de 80 %. Ce retour massif de la patientèle a-t-il déjà un effet sur les délais d’attente ? « À court terme », la direction du SNOF concède que la hausse de fréquentation « peut influer sur les délais d’attente » : « En cette période transitoire, 30 % des répondants estiment que leurs délais de rendez-vous sont plus importants qu’avant le confinement, mais dans les régions les plus touchées par le Covid-19, ils seraient plutôt en diminution », commente le docteur Thierry Bour. Le président de l’organisation professionnelle estime toutefois que la remise en place du « travail aidé » - l’intégration d’un ou plusieurs orthoptistes en cabinets - devrait permettre de progressivement fluidifier cet allongement temporaire des délais. Pour l’heure, seuls 70 % des ophtalmologistes déclarent en effet travailler avec une équipe au complet…

Justement, l’organisation interne des cabinets est-elle revue pour faire face à l’affluence des patients ? Dans une large mesure, oui : 52 % des ophtalmologistes déclarent vouloir augmenter leur temps de travail pour pleinement assurer la reprise. Soit en réduisant leurs congés (30 %), soit en élargissant les plages de consultation (22 %). Par ailleurs, 1 ophtalmologiste sur 10 envisage de proposer des heures supplémentaires à son personnel. Enfin, quel est le profil de la patientèle revenant actuellement chez les ophtalmos ? Il est très divers, relève l’enquête. Près de 60 % des cabinets disent répondre à tous les types de demande. « Dans certains cabinets cependant (41 %), les effets de la période de confinement les obligent à privilégier les consultations les plus urgentes, les patients chroniques, notamment ceux instables, les patients qui n’ont pas pu consulter pendant la période de confinement et ceux adressés par un confrère », commente la direction du syndicat.

* Enquête menée par questionnaire en ligne auprès de 890 ophtalmologistes libéraux, du 25 mai au 2 juin 2020.

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