Entre le principe des réseaux de soins et la limitation des remboursements par décret, la Mutualité française a choisi. Pour son président, seuls les réseaux encadrés sont efficaces pour "maîtriser les dépenses" optiques.

En révisant une nouvelle fois son décret sur les plafonds de remboursements optiques, le gouvernement souffle le chaud et le froid. À l'annonce, il y a quelques jours, d'un relèvement des plafonds aussi bien pour la prise en charge des montures que pour celle des verres, un certain nombre d'acteurs de l'optique se sont quelque peu déridés, même si beaucoup préféreraient l'annulation pure et simple de ce projet gouvernemental. Du côté des Ocam, on s'oppose aussi à ce décret en préparation mais pour des raisons différentes. Ainsi, pour Étienne Caniard, le président de la Mutualité française, le décret sera sans effet réel sur les prix. "Parce que ce plafond est situé à un niveau extrêmement élevé" (jusqu'à 150 euros pour les montures, 800 pour les verres_ndlr), le décret, s'il venait à s'appliquer, sera dépourvu d'impact : ni les tarifs des opticiens ni le reste-à-charge des porteurs ne baisseront, a pronostiqué le représentant de la Mutualité sur les ondes de France Inter, ce week-end.

À ses yeux, seuls les réseaux de soins sont capables d'encadrer et donc de réguler les prix : "Depuis plus de quatre ans, nous nous battons au quotidien pour reconquérir le droit à contractualiser avec les professionnels et les distributeurs de l’optique. Il faut fixer des règles pour maîtriser les dépenses. (…) Les réseaux permettent d’agir sur les prix, la qualité, la traçabilité et l’origine des verres, ce qui ne peut se faire que par des contrôles entre le financeur et le distributeur", a fait valoir Étienne Caniard. Cette position fait écho à celle défendue par Guillaume Sarkozy ces dernières semaines, et dernièrement au début du mois. Opposé à tout plafonnement des remboursements, le délégué général de Malakoff Médéric estime lui aussi que seuls les réseaux de soins sont pertinents pour faire pression sur les prix : "Le dirigisme des pouvoirs publics est une erreur stratégique majeure car tous les assureurs auront les mêmes contrats, empêchant d’actionner les leviers du dialogue social pour piloter les garanties", argumentait-il le 3 juin lors d'une intervention.

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