Sans surprise, la Cour des Comptes recommande, dans un rapport publié aujourd'hui, le désengagement total de la Sécu en matière de dépenses d'optique.

Très attendu par le secteur, le rapport de la Cour des Comptes sur les pistes à suivre pour réduire le déficit de l'Assurance Maladie est, de l'avis de beaucoup d'observateurs, sans grande surprise. En effet, pour combler quelque peu le déficit de la Sécu, les membres de l'institution préconisent notamment de s'orienter dans la voie du désengagement total, à l'heure de l'accès pour tous aux complémentaires santé voulu par François Hollande. "Dès lors que l'assurance maladie complémentaire serait généralisée, pourrait se poser, s'agissant de l'optique correctrice, la question d'un réexamen de son articulation avec l'assurance maladie obligatoire englobant une réflexion sur un éventuel retrait de cette dernière du champ", peut-on lire dans le rapport.

Si une telle option venait à être retenue, la Sécurité Sociale économiserait en tout et pour tout 200 millions d'euros. Pour minime que soit le remboursement actuel des frais d'optiques par la Sécu, il n'en reste pas moins très symbolique aux yeux de certains. C'est précisément sur ce terrain-là que plusieurs acteurs du secteur ont réagi à la parution de ce rapport. C'est Jean-Pierre Champion, le PDG de Krys Group qui a le premier pris la parole : "Ce serait une erreur majeure, même si le remboursement de l'Assurance maladie est symbolique", a-t-il déclaré à l'AFP. Et de pointer le risque de "perdre le caractère santé de l'équipement optique". Réagissant ce matin au micro de RTL, le directeur général délégué d'Atol Philippe Peyrard souligne, quant à lui, le danger de "privatisation de la santé en faveur des Ocam". Et de dénoncer pour sa part les frais de gestion des complémentaires 4 à 5 fois plus élevés que ceux de la Sécurité Sociale.
Outre la suppression intégrale du remboursement des lunettes par la Sécu, le rapport de la Cour des Comptes invite surtout les pouvoirs publics à clarifier un secteur de l'optique qualifié "d'opaque" et de "peu concurrentiel". L'institution suggère vivement aux responsables publics de faire des "choix clairs" pour garantir, selon son voeu, plus de transparence et une meilleure concurrence.

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