La publication, hier, du rapport de la Cour des comptes recommandant le déremboursement total des équipements correcteurs pour réduire le déficit de la Sécu continue de faire couler de l'encre. Notamment au PCF et du côté d'Attac.

Dans son rapport, rendu public hier, la Cour des comptes préconise la fin de la prise en charge, fût-elle symbolique (seulement 3,6 % de la dépense totale), dans le domaine optique. Très vite, le gouvernement a pris ses distances avec cette option par la voix de Marisol Touraine. Dans une interview accordée à notre confrère Ouest France, la ministre de la Santé et des Affaires sociales assure en effet "qu'il n'y aura pas de déremboursement des lunettes par la Sécu". Avant d'admettre qu'il y a " des marges importantes sur l'optique, des différences assez étonnantes et qu'on est en droit de se questionner". Et de prôner le "dialogue pour faire en sorte de peser sur les prix, en particulier des lunettes".

Du côté du Front de Gauche, on estime que les remèdes préconisés par les membres de la Cour des comptes sont plus que contestables. En charge des questions de santé et de protection sociale au PCF, Jean-Luc Gibelin estime ainsi que le rapport de la Cour "ne fait que renforcer notre projet d'un pôle public et d'une entreprise publique du médicament et des dispositifs médicaux (dont les lunettes correctrices_ndlr)" dans l'objectif  "d'avoir une transparence sur les prix et de se débarrasser du profit", trop important à l'en croire, réalisé par les acteurs de la filière, opticiens en tête. Et le responsable communiste, dont L'Humanité datée de ce jour rapporte les propos, de préciser sa pensée : il rappelle que le Front de Gauche est favorable " à une prise en charge à 100 % par la Sécu des soins prescrits médicalement, définis avec un contrôle démocratique. Si la lunetterie fait partie de ces soins, et ce n'est pas un élément de confort, elle doit être prise en charge".

Toujours dans les colonnes du quotidien, Attac a également fait connaître sa position sur la publication de ce rapport. Par la voix de son coprésident Thomas Coutrot, le collectif juge que la Cour des comptes sort complètement de son rôle en formulant des recommandations au gouvernement : "Depuis quelques années, la Cour adopte un point de vue de plus en plus, et clairement, idéologique, en prônant une politique économique ultralibérale", avance M.Coutrot. Qui ajoute : "On peut donc dire qu'elle outrepasse complètement ses pouvoirs avec un détournement de finalité et de l'objet social de la Cour des comptes. Ceux-ci ne sont pas de recommander mais d'évaluer les politiques menées et la qualité des comptes. C'est une sorte d'abus de pouvoir".

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