La FNOF nous a communiqué les résultats - bruts - d’une enquête qu’elle vient de réaliser auprès de plusieurs centaines de salariés. Nous avons commenté les réponses de ce questionnaire en fonction de nos propres informations, recueillies à l’occasion de différents échanges avec les opticiens, ici et là en France.

Ils sont 503 exactement. 503 opticiens et opticiennes salarié(e)s à avoir répondu à un questionnaire de la Fédération nationale des opticiens de France. Menée du 7 au 14 avril, cette enquête porte évidemment sur les conséquences du coronavirus sur l’optique. Précisons, pour être tout à fait complet, qu’elle a été adressée aux membres de la « Fédé » mais pas seulement : elle a également circulé sur les forums d’opticiens… S’agissant de la situation professionnelle des uns et des autres, on constate d'abord, en toute logique, que plus de 82 % des sondés ont été placés en chômage partiel. Un chiffre massif qui correspond évidemment à la fermeture quasi générale des magasins dès la première semaine de confinement, mi-mars. Seul 1,2 % des répondants s’est déclaré en « activité normale », probablement du fait d’une présence au titre du service minimum. Les pourcentages restants recouvrent différentes situations (arrêt de travail, télétravail, congés payés).

Les opticiens salariés identifient-ils certains freins pour un retour au travail ? Sans surprise, les répondants estiment massivement, à près de 90 %, que les conditions de sécurité sanitaire en magasins constituent un point de crispation possible. Ils semblent conditionner leur retour en boutiques à la mise à disposition de masques, de gants ou encore de gel, donc d'éléments de protection. Un point sur lequel les verriers, notamment, travaillent déjà, certains (Hoya, Novacel, Zeiss…) promettant rapidement la livraison de kits pour une reprise ‘sécure’ du travail au quotidien. Directement en lien avec le thème précédent, plus de 7 répondants sur 10 attendent par ailleurs des informations sur les conditions d’utilisation des gants et des masques qui, le moment venu, pourraient leur être fournis. Et près de 60 % sur les solutions de décontamination qui, en toute logique, s’appliqueront en point de vente (pour la désinfection du mobilier, des linéaires de montures, des équipements de l’atelier et de réfraction…).

Appelées à se prononcer sur la gestion de la situation par le chef d’entreprise, 75 % des personnes ayant participé à l’enquête estiment qu’elle a été « bonne » et 12 % « moyenne ». 4 % jugent que la gestion par le patron a été « mauvaise » et 9 %, curieusement, ne se prononcent pas… Parmi les 16 % considérant que la gestion de la situation par leur employeur a été moyenne ou mauvaise, on peut sans doute ranger ceux et celles qui ont fait valoir un droit de retrait contre l’avis de leur hiérarchie. Certains cas, en effet, nous ont été rapportés à ce propos.

Dans une toute dernière question, l’enquête interroge les répondants sur leur avenir professionnel. « Envisagez-vous une réorientation ? », leur a-t-il été demandé. Plus de 8 salariés sur 10 n’entendent visiblement pas se réorienter. Quant aux quelque 18 % qui, eux, pensent le faire, on ne sait pas de quelle façon. Envisagent-ils une reconversion totale, c’est-à-dire quitter définitivement le secteur ? Espèrent-ils rebondir ailleurs dans la filière, en passant, par exemple, dans l’industrie ou, quand il s'agit d'optométristes, en intégrant des cabinets d'ophtalmologie ? Les échanges, nombreux, que nous avons pu avoir avec des salariés que l’on pourrait qualifier de « décrocheurs », laissent penser que beaucoup souhaiterait purement et simplement passer à autre chose. D’ailleurs, et toujours d’après les témoignages que nous avons pu recueillir, le profil de ces opticiens qui aspirent à se reconvertir semble plutôt jeune, affichant quelques années d’expérience seulement au compteur. Le mot qui revient souvent dans leurs témoignages c’est celui de « compliqué ». Exercer le métier d’opticien leur semblait déjà très compliqué avant la crise sanitaire, alors maintenant…

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