Adossé à l’institut de sondages Viavoice, l’Association des optométristes de France (AOF) a interrogé les Français sur leurs attentes et leurs perceptions en matière de soins visuels. Entre autres choses ils se déclarent notamment ouverts à un élargissement des prérogatives des opticiens les mieux formés.

L’Association des optométristes de France (AOF) présente une nouvelle enquête, réalisée par l’institut Viavoice*. En février dernier, une première étude pointait les disparités territoriales des Français en matière d’accès aux soins optiques en France, les délais variant du simple au double en fonction de la région habitée. Le nouveau sondage creuse ce même sillon : « Cette nouvelle étude montre une nouvelle fois à quel point les Français sont déçus des délais d’attente, véritable cause, pour certains, de renoncement aux soins ! » explique le syndicat qui souligne que « 61 % des Français interrogés se déclarent ‘insatisfaits’  voire ‘très insatisfaits’ des délais d’attente pour un rendez-vous chez l’ophtalmologiste » et que « 38 % des personnes interrogés affirment avoir déjà renoncé à un rendez-vous du fait de ces délais ». L’AOF attire aussi l’attention sur le fait que ces chiffres sont « encore plus importants » pour les tranches d’âge les plus jeunes : de fait, on atteint les 45 % chez les 18-24 ans et 47 % chez les 25-34 ans.

Dans ce contexte, l’institut Viavoice a demandé aux sondés s’ils étaient ouverts à l’idée d’un élargissement des compétences des opticiens. Apparemment c’est le cas, et même assez massivement, puisque près de sept Français sur dix (68 %) se disent favorables à ce que les opticiens prennent en charge certains actes : examens de vue, prescription de lunettes et lentilles ou encore dépistage visuel. Sur ce point toutefois, le syndicat prend soin de préciser que cette diversification des prérogatives concernerait ceux des opticiens « dont la formation serait spécifique et clinique ». Au premier rang desquels, logiquement, les optométristes. D’où le commentaire de Yannick Dyant, président de l’AOF : « Cette étude sur la perception des Français de l’accès aux soins visuels montre bien que ces derniers sont prêts au changement ! Ils l’espèrent même ! 68 % plaident pour une réorganisation de la filière basée sur une collaboration entre tous les acteurs et l’élargissement des compétences de certains opticiens, formés cliniquement et spécifiquement, une population d’opticiens qui existe déjà en vérité ! Les optométristes, formés à bac+5 dans le but d’orienter leur pratique vers l’aspect santé, sont actuellement plusieurs milliers prêts à exercer (NDLR : autour de 3 000). Nous espérons que l’étude menée par l’IGAS (NDLR : actuellement en cours de finalisation) permettra de mettre en lumière cette profession de santé, jusque-là non reconnue à sa juste valeur, et de passer à l’étape suivante. »

* L'étude a été réalisée en ligne courant janvier, auprès d’un échantillon de 1 000 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité a été assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession de l’interviewé, région et catégorie d’agglomération.

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