À date, les opticiens volontaires qui assurent le service minimum ne se verront pas attribuer d’éléments de protection, à commencer par les masques. Pour le moment, alors que le pic de l’épidémie approche, priorité est donnée aux personnels soignants qui sont en première ligne, nous a fait savoir la Direction de la Sécurité Sociale.

Le 16 mars dernier, au premier jour du confinement et alors que l’idée d’un service minimum émergeait à peine, la rédaction avait demandé à la Direction de la Sécurité Sociale ce qu’il en était des éléments de protection, notamment les masques. On nous avait alors répondu que l’État n’était pas mesure de fournir quoi que ce soit à la profession, faute de stocks suffisants. Alors qu’un dispositif de garde a vu le jour entre-temps, nous avons de nouveau sollicité la DSS, sur ce même sujet de la dotation éventuelle d’équipements pour ceux qui se sont portés volontaires. Réponse de l’administration, hier : « Même si un service minimum en optique est opérationnel, la dotation en masques, gants et gel hydro-alcoolique se fera en priorité vers les professionnels de santé qui soignent des patients malades : médecins, infirmiers en priorité ». Des médecins - hospitaliers ou libéraux -, des infirmiers et aide-soignants qui, de fait, sont en première ligne et au contact d’un nombre considérable de gens infectés, et qui réclament eux aussi davantage de matériels de protection pour ne pas être exposés jour après jour. 

Bien consciente que les opticiens de garde font actuellement avec les moyens du bord, la DSS tient à préciser ceci : « Pour le moment, et sans minimiser les risques encourus par les opticiens dans leurs fonctions, il convient pour les opticiens d’appliquer les gestes barrières préconisés par le ministre de la Santé, à savoir des distances de sécurité, le nettoyage des ustensiles utilisés ainsi que le lavage des mains (gel ou savon) après chaque client. » Faute de dotation d’État à l’heure qu’il est, les opticiens investis dans le service minimum pourraient-ils récupérer des masques auprès des pharmacies ? Rien n’est moins sûr. Car les officines elles-mêmes sont loin d’avoir toutes été livrées comme prévu, la ventilation des stocks connaissant différents errements. Des problèmes de logistique qui sont en cours de résolution, assure la Direction générale de la Santé. Si le réseau des 350 opticiens tenant une permanence des soins optiques ne pouvait obtenir, d’une façon ou d’une autre, des masques, qu’adviendrait-il alors de la conduite à tenir sur le terrain ? Les syndicats, eux, ont prévenu dès la mise en place du service minimum il y a deux jours : il peut fonctionner de manière optimale pendant deux semaines. Au-delà, sans dotation du gouvernement (ou de donateurs), ils craignent une dégradation des possibilités d’accueil d’urgence.  

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