Pour une personne atteinte de la maladie de Stargardt, le laboratoire d’Essilor dédié aux verres spéciaux fabrique un verre hors-norme.

Un nouveau record : oui, encore mieux que la fois dernière quand il s'était agi de fabriquer un verre de 35 dioptries. Le SL Lab (Special Lenses Laboratory) d’Essilor à Ligny-en-Barrois, dans la Meuse, s’est donc une nouvelle fois retrouvé face à un cas très complexe. Récemment, le département spécialisé dans les verres spéciaux a dû concevoir un verre doté d’une puissance de grossissement hors-norme de +70.00 D, biconvexe lenticulaire par polymérisation, pour une porteuse australienne, atteinte de la maladie de Stargardt. « Mme Meg Zatorski était équipée depuis 16 ans de verres + 40.00D. Afin de pouvoir lire, Meg devait utiliser une loupe à main d’une puissance de 10.00D par- dessus ses verres, ce qui la fatiguait et monopolisait ses deux mains. Elle ressentait de plus en plus de difficulté à lire sans solliciter l’aide d’une personne pour l’assister. En effet, le syndrome de Stargardt dégrade jour après jour la vision centrale et bilatérale. Depuis 10 ans, Meg n’a cessé de solliciter les professionnels de la vision de sa région afin qu’on lui propose un équipement plus puissant. A chaque fois c’était la même réponse : 'cela n’existe pas'. Jusqu’au jour ou un professionnel de la vision a expliqué à Meg qu’il lui faudrait en théorie un verre d’une puissance extrême, jamais réalisé jusqu’alors : +70.00 D ! », raconte Essilor.
Par l'intermédiaire d'un opticien de sa ville, cette patiente a ainsi été orientée vers Essilor Australie, qui a répercuté la demande vers le SL Lab en France. Sur place, les équipes relèvent le défi et planchent aussitôt. « En premier lieu, le SL Lab a opté pour un matériau organique d’indice élevé (1.67) aux performances optiques optimales pour ce besoin de correction. Pour obtenir une telle puissance, les solutions conventionnelles ne pouvaient suffire. En effet, aucun semi-fini n’avait la capacité suffisante, et les équipes du SL Lab ont décidé d’utiliser les possibilités offertes par la polymérisation afin de constituer un verre lenticulaire doté d’une géométrie jamais réalisée jusqu’alors. La face interne du verre a été conçue avec une puissance de +28.25D pour un diamètre de 50mm. L’objectif des équipes du SL Lab était d’obtenir ainsi plus du tiers de la puissance finale mais aussi, de rendre possible le montage des verres sur la monture choisie par la cliente, grâce au diamètre de 50mm », explique-t-on chez Essilor. Et de préciser : « Le complément de correction a alors été apporté par un verre de type lenticulaire, en face externe avec une puissance extrême de +41.75D et un diamètre de 30mm pour minimiser l’épaisseur au centre. La conception de ce verre unique a nécessité de nombreux calculs intermédiaires intégrant entre autres, la courbure de la face avant, la courbure de la face arrière, l'épaisseur du verre de chaque sous-ensemble pour obtenir in fine, la puissance frontale recherchée de +70D ». Une vidéo revient sur les étapes de la prise en charge de cette patiente australienne.

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