Impulsée par Krys Group en collaboration avec le CHU de Poitiers, une étude inédite va permettre d’analyser sur 8 ans les données anonymisées collectées par 700 magasins Krys auprès de 4,7 millions de personnes. Il y a déjà des premiers résultats sur la myopie de l’enfant.


696 : c'est très exactement le nombre de magasins des enseignes Krys Group (Vision Plus, Lynx et Krys) qui participent à une vaste étude qui va permettre d’étudier les données anonymisées de 621 000 enfants âgés de 0 à 18 ans. Viennent d'être publiés les premiers résultats concernant la myopie chez l'enfant. La distribution de la fréquence par classe d’âge montre un glissement progressif vers la myopie entre 0 et 6 ans, avec une fréquence de 0,6 % à 1 an, 2,2 % à 3 ans et 6,7 % à 6 ans et une stabilisation ensuite. Au total, 27 % de l’ensemble des enfants de ce groupe présentent une myopie et à 18 ans, près de 44 % en sont atteints. Sur l’ensemble du groupe, la myopie est faible dans 21,86 % des cas, modérée dans 4,38 % des cas, forte pour 0,70 % des enfants et enfin très forte pour 0,10 %. Ces résultats préliminaires, issus de données rétrospectives sur cinq ans, fournissent un premier état des lieux de la fréquence de la myopie en France. La poursuite de l’observation pendant trois ans fournira une évaluation prospective, avec des données d’incidence inédites. Les données seront ensuite corrigées pour pouvoir être rapportées à la population générale et établir si la France participe à ce que certains dénomment déjà le « Myopia boom ».

Comment expliquer cette augmentation récente de l’incidence de la myopie, qui a commencé dans les années 1990 ? L’explication n’est pas univoque et des facteurs génétiques et environnementaux sont étroitement intriqués. Parmi les facteurs environnementaux, le manque de lumière est celui qui est le plus fortement associé à la myopisation. « Il est démontré que la composition spectrale de la lumière, sa rythmicité et sa fréquence influent sur la croissance du globe oculaire et qu’une exposition à la lumière du jour pendant la période de croissance du globe oculaire en normalise partiellement une croissance anormale », explique le Pr Nicolas Leveziel, qui dirige cette étude de grande ampleur appelée à connaître de prochains développements. Plus généralement, précisons pour finir que si les courbes actuelles de l’incidence de la myopie ne s’infléchissent pas, on peut s’attendre à ce que près de la moitié de la population mondiale souffre de myopie en 2050 (contre 23 % en 2000). L’Asie est la région du monde la plus concernée par cette augmentation, mais l’Europe n’est pas épargnée puisque la myopie touche actuellement environ 40 % des 12-54 ans, contre 20 % dans les années 70.

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