Dans le cadre des débats sur le projet de loi santé, le Sénat a adopté l'amendement déposé par le gouvernement préconisant, sur la suggestion du rapport Voynet, d'étendre sous conditions les prérogatives des opticiens.

Ce lundi, ils ont dit oui. Les sénateurs ont voté le 28 septembre l'amendement gouvernemental qui propose, rapport Voynet à l'appui, d'assouplir certaines contraintes pesant sur l'exercice du métier d'opticien au quotidien si - et seulement si - les ophtalmos approuvent. L'amendement en question prévoit en effet de "renforcer la complémentarité entre les opticiens et les ophtalmologistes". Concrètement, cela signifie que, "en fonction de l'âge et de l'état de santé du patient", le délai de renouvellement des verres correcteurs pourra aller au-delà des trois ans réglementaires. En clair, si la vue d'un porteur n'a pas significativement évolué, l'opticien pourra, de sa propre initiative, lui renouveler son équipement. Par contre, "en cas de modification de la vue significative, l'opticien doit systématiquement adresser un compte-rendu d'intervention à l'ophtalmologiste", insiste le gouvernement. Et pour cause : si le gouvernement veut éviter aux porteurs l'attente pour obtenir un rendez-vous dans un cabinet, il veut dans le même temps sécuriser au maximum ce renouvellement. Cette même démarche - la proposition de l'opticien soumise à l'approbation de l'ophtalmo - devrait également concerner le renouvellement des lentilles de contact. "Ouf, les sénateurs desserrent un peu le corset réglementaire qui nous étouffe au quotidien", commente un responsable syndical, qui voit dans ces mesures "des aménagements de bon sens".

D'autre part, l'amendement prévoit d'établir, par décret, "les conditions dans lesquelles l’opticien-lunetier peut procéder à la délivrance d’un équipement de remplacement en cas de perte ou de bris des verres correcteurs et les modalités selon lesquelles il en informe le médecin prescripteur". Traduction : face aux cas d'urgence (typiquement le touriste sur son lieu de vacances), il y aura bien une dispense d'ordonnance. "Il faudra veiller à ce que les termes du décret encadrent bien ce renouvellement de lunettes sans ordonnance, pour qu'il n'y ait pas d'abus chez les opticiens", tient à souligner un ophtalmo syndicaliste.
Toutes ces mesures validées par le Sénat doivent encore, rappelons-le, être actées par une commission parlementaire dite mixte paritaire (car regroupant à parts égales députés et sénateurs). La logique voudrait que l'origine gouvernementale de l'amendement facilite l'adoption définitive de ces assouplissements. Après quoi, c'est par décret que les modalités d'application pratique seront fixées dans le marbre.

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