Alors que le débat sur la réforme des retraites arrive sur la table du conseil des ministres ce jour, le Baromètre des TPE (Très Petites entreprises), l’enquête de conjoncture trimestrielle réalisée par l’Ifop pour Fiducial relève un décalage entre les attentes des chefs d'entreprise, dont certains sont opticiens, et les mesures proposées par le gouvernement.

À une large majorité, les patrons de TPE affichaient une volonté de voir réformer le système des retraites. Seulement voilà : leurs attentes ne faisaient pas partie des priorités du gouvernement, estiment-ils.  Plus concrètement, 89 % sont favorables à des systèmes favorisant la prise de retraite progressive, avec le maintien d’une activité à temps partiel. 73 % se prononcent pour la fusion entre les régimes de retraites existants. Et 69% d’entre eux souhaitent un régime de retraite unique pour l’ensemble des actifs. 69 % sont disposés à consentir à un nivellement des pensions des plus aisés pour augmenter les petites retraites. Par ailleurs, 60 % déclarent être favorables à un recul de l’âge du départ de la retraite au-delà de 62 ans et, dans une moindre mesure (54 %), à un allongement de la durée de cotisation au-delà des 42 annuités déjà prévues pour 2020. En revanche, et sans grande surprise car c'est une revendication forte de longue date, les 3/4 des chefs d’entreprise sont opposés à l’augmentation des cotisations, voie retenue par le gouvernement.

Plus largement encore, le système social semble à bout de souffle pour une grande majorité de sondés. En effet, les patrons de TPE jugent sévèrement le système social français puisqu’ils sont 76 % à penser que ce dernier fonctionne mal et 70 % qu’il est inéquitable.  La perception des différentes prestations est, elle, plus mitigée lorsque l’on aborde le remboursement des frais de santé (55 % de satisfaits), les indemnités chômage (51 %) et la politique familiale (50 %). La perception des allocations versées pour les retraites est plus négative puisque 70 % des patrons estiment leur niveau insatisfaisant. Ces jugements s’accompagnent d’un niveau d’optimisme pour l’avenir du modèle social extrêmement bas (17 %). Dans cette situation, seuls 7 % estiment que le modèle social doit être conservé en l’état en trouvant des solutions de financement. A l’opposé, ils sont 56 % à se prononcer pour une refonte complète. Montrant un sentiment d’incompréhension de leurs préoccupations, la feuille de route gouvernementale fixée à l’issue de la conférence sociale de juin dernier peine à trouver un engouement chez les petits patrons. Ils sont une petite majorité à penser que des réformes efficaces vont pouvoir être adoptées en matière de prévention des risques de santé et de sécurité au travail (55 %), de développement de l’alternance (54 %) et de soutien aux filières porteuses de développement économique (51 %).

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