Commanditée notamment par Santéclair, l'étude sur les réseaux de soins réalisée par le cabinet Asterès dans le cadre de l’Observatoire citoyen des restes-à-charge fait débat. Après d'autres, le Centre National des Professions Libérales de Santé, historiquement opposé aux réseaux, en conteste le bien-fondé.

Pro-réseaux de soins dans ses conclusions, l'étude sur les réseaux de soins réalisée par le cabinet Asterès dans le cadre de l’Observatoire citoyen des restes-à-charges, créé, rappelons-le, par le CISS, 60 millions de consommateurs et Santéclair continue d'être contestée. Après, notamment, le syndicat des audioprothésistes, la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof), qui y voit une étude orientée visant à "occuper l'espace médiatique", c'est autour du Centre National des Professions Libérales de Santé (qui fédère 26 organisations dont, pour l'optique, la Fnof)) de remettre en cause l'objectivité d'une étude qui "valorise les thèses de Santéclair". Et le CNPS de contester en tout premier lieu "l’idée véhiculée dans cette étude selon laquelle la qualité des soins passerait par les réseaux. En effet, les Libéraux de santé, dans leurs différentes professions, ont développé de longue date des dispositifs d’amélioration et de valorisation de la qualité, qui vont des référentiels de bonne pratique sous l’égide de la HAS (Haute autorité de santé_ndlr) jusqu’aux ROSP (rémunération sur objectifs de santé publique_ndlr), en passant par l’évaluation des pratiques professionnelles consubstantielle au DPC (Développement professionnel continu_ndlr). Les Libéraux de santé n’ont donc rien à apprendre ni attendre des réseaux en matière de qualité. Au contraire, la pression exacerbée sur les tarifs constitue un obstacle à la qualité des soins". Plus encore, le CNPS dénonce une logique comptable derrière un discours de santé qui serait d'affichage : "Le contrôle a priori par les complémentaires santé des plans de soins porte atteinte à l'indépendance des professionnels de santé et, loin de servir une démarche de qualité, ne vise qu’à contrôler les dépenses pour les rationner dans le but de conforter les profits, déjà confortables, des OCAM".

Dans ce contexte, le CNPS en appelle à "une évaluation publique et contradictoire des réseaux de soins", arguant du fait que "le manque de transparence qui entoure ces dispositifs depuis trop longtemps, est inacceptable". Rappelons que cette mission d'évaluation, imposée par la loi, est en cours, quoique avec deux ans de retard, et assurée par l'IGAS (Inspection générale des affaires sociales). Au-delà de cette attente, le CNPS entend bien faire entendre sa voix dans la perspective des présidentielles. Parmi ses revendications figure entre autres "l’instauration d’un encadrement national des réseaux de soins et des plateformes, afin d’imposer une négociation nationale entre les OCAM et les syndicats représentatifs des professions".

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