Tel est, en substance, le constat qui ressort d’une enquête en ligne menée par l’Association des Optométristes de France.

En février dernier, l’Association des Optométristes de France (AOF) lançait une enquête intitulée « Et vous, comment voyez-vous l’avenir ? ». Après dépouillement de quelque 2 000 réponses (plus de 55 % des participants sont des opticiens et près de 36 % des optométristes, le reste des répondants étant des orthoptistes et, dans une proportion minime, des ophtalmologistes), les résultats viennent d’être publiés. Sans surprise, il ressort de ce sondage que les réseaux de soins constituent la « préoccupation principale » des propriétaires de magasins. Chez les salariés, ce sont les évolutions législatives et les nouvelles prérogatives qui représentent le premier « sujet d’inquiétude ». Les propriétaires de magasins étant impactés très directement par le développement des réseaux de soins sont particulièrement concernés par le sujet. La nécessité de créer du trafic et du volume en point de vente est liée à la surcompétition. C’est la principale explication de ces différences », commente Yannick Dyant, à la tête de l’AOF.

Dans le détail, 80 % des propriétaires et plus de 55 % des salariés se déclarent « opposés » aux réseaux, qu’ils soient ouverts ou fermés. Que recouvre cette opposition aux réseaux ? Yannick Dyant : « Cette opposition de fond s’appuie sur plusieurs éléments. L’un est bien sûr commercial et porte sur la liberté de choix, l’autre porte sur la qualité des équipements délivrés dans ce cadre. Les grilles tarifaires impliquent, de fait, des limitations des solutions pouvant être proposées ». Si négative que soit la perception des opticiens sondés sur les réseaux de soins, une majorité d’entre eux ont pourtant noué des conventionnements. Un paradoxe qui se traduit ainsi : bien qu’opposés aux réseaux, 73 % des magasins ont souscrit au moins un partenariat. En moyenne, précise encore le sondage, les points de vente travailleraient avec 3,5 réseaux de soins. Le syndicat poursuit son décryptage en faisant remarquer que près de 6,5 opticiens sur 10 souhaitent davantage d’encadrement des réseaux. Pour les sondés, qui est le plus légitime à participer à cet encadrement : le gouvernement ou les syndicats professionnels ? Sans hésiter, les répondants estiment à 75 % que ce sont les organisations représentatives de la profession qui sont « les plus compétentes pour fixer le cadre des appels d’offre ». Encore un paradoxe, car 60 % des participants à cette enquête « se disent mal représentés » par les syndicats existants…

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter