Le gouvernement reporte donc d’un an l’application du nouveau devis, normalement prévue le 1er janvier. Le Rassemblement des opticiens de France (ROF), le Syndicat national des opticiens réunis (SNOR) et l’Union des opticiens (UDO) saluent vivement cette décision. Pas la Fédération nationale des opticiens de France (FNOF) qui y voit une « défaite pour la profession ».

Le nouveau devis sur les conditions de vente des produits et prestations d'appareillage en optique (et en audio), prévu par l’arrêté du 28 avril 2017, n’entrera pas en vigueur le 1er janvier 2018. Ainsi en a décidé le gouvernement, qui reporte d’un an son application. Demandeurs de cette suspension, le Rassemblement des opticiens de France (ROF), le Syndicat national des opticiens réunis (SNOR) et l’Union des opticiens (UDO) ont accueilli favorablement cette décision, et d'abord au nom du porte-monnaie des consommateurs : « Cela fait en effet plusieurs mois que le ROF, le SNOR et l’UDO (…) militent en faveur d’un report et d’une refonte du nouveau devis, dit normalisé. L’arrêté du 28 avril imposait aux opticiens-lunetiers de remettre aux porteurs un devis détaillant le prix de chaque produit (verres, monture, traitements) et de chaque prestation (prise de mesure, montage, taillage, ajustage...). Or ces prestations ne font pas l’objet de remboursements, ni par la sécurité sociale ni par les complémentaires santé. Elles auraient donc été à la charge des consommateurs », arguent les représentants des trois organisations dans un communiqué commun daté de ce jour. Si Catherine de la Boulaye, André Balbi et Olivier Padieu, respectivement à la tête du l’UDO, du ROF et du SNOR, entendent faire des propositions pour un éventuel futur devis (meilleure traçabilité des produits fournis, inscrire dans le code de la Sécurité sociale l’indissociabilité de certaines prestations d’avec la fourniture des produits d’optique médicale, notamment), ils estiment néanmoins que « les débats autour de l’avenir de notre métier ne peuvent se réduire au formalisme d’un devis ». Le sujet sera toutefois très probablement abordé lors des négociations sur le reste-à-charge zéro qui, selon nos informations, débutent demain entre les syndicats et le ministère de la Santé, et ce sous la houlette de la Direction de la Sécurité sociale. Une rencontre plénière puis des discussions unilatérales auront lieu en décembre.

Du côté de la Fédération nationale des opticiens de France (FNOF), en revanche, on ne se réjouit pas de cette nouvelle : « C’est une défaite pour la profession », déclare sans détour Alain Gerbel, qui redoute une annulation pure et simple du devis, notamment sous la pression des organismes complémentaires. Artisan et donc partisan du futur devis au nom de la valorisation de la prestation de l’opticien, le président de la FNOF réclamait, lui, un report de quelques mois seulement de sorte à "le peaufiner et l'ajuster ». Il anticipe : « Ce report d’un an signifie la fin probable du devis tel que notre syndicat l’a défendu. Les tenants des réseaux et, au-delà, les organismes complémentaires ont obtenu gain de cause parce qu’ils ne peuvent pas valoriser la prestation ». M. Gerbel va jusqu’à dire qu’il s’agit d’un « coup dur pour la profession qui était à un tournant ». Il déplore une situation qui, selon lui, pourrait voir triompher « l’opticien simple distributeur sur le véritable opticien de santé ».

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