Pour la rentrée universitaire 2017 le nombre de postes en ophtalmologie est bien plus bas que prévu. Une décision, "incompréhensible" pour le syndicat des ophtalmos, qui "laisse présager l’accroissement des déserts médicaux à court terme et l’allongement des délais d’attente dans une spécialité déjà en forte tension". 

Quand Agnès Buzyn a été nommée au ministère de la Santé, les représentants du Syndicat national des Ophtalmologistes de France ont été parmi les premiers à saluer son arrivée. Après la question du partenariat entre généralistes et orthoptistes, une nouvelle décision prise par son ministère concernant la filière visuelle les a une fois de plus douchés. Thierry Bour, président du Snof : "Notre incompréhension est totale face à la répartition des postes à l’ECN (l’épreuve classante nationale_ndlr) attribuant seulement 141 postes d’internes à l’ophtalmologie". Il faut rappeler que le Snof en espérait au minimum 200, un chiffre que le syndicat met régulièrement en balance avec les 250 départs à la retraite auxquels la profession fait face chaque année. D'où l'inquiétude du docteur Bour : "Si elle est confirmée, cette baisse aura un impact très négatif sur l’accès aux soins des Français qui doivent déjà attendre 100 jours en moyenne pour consulter un ophtalmologiste". Et d'insister : "Elle laisse présager l’accroissement des déserts médicaux à court terme et l’allongement des délais d’attente dans une spécialité déjà en forte tension".

Mécontent de cette décision qui ne conserve même pas le niveau de l'an dernier, soit 151 postes, le porte-parole du syndicat tient à rappeler les promesses de campagne du candidat En marche : "Cette décision est incohérente avec les engagements pris par la nouvelle majorité et singulièrement par le Président Emmanuel Macron. En Marche a soutenu notre proposition d’augmenter substantiellement les effectifs en ophtalmologie pour diminuer les délais d’attente et faire de l’accès aux soins des Français une priorité. De plus, la ministre des Solidarités et de la Santé, Madame Agnès Buzyn, s’est engagée à lutter contre les déserts médicaux. Comment expliquer cette baisse, alors que le délai d’attente pour obtenir un rendez-vous est en moyenne de 100 jours, le plus long de toutes les spécialités ?". Déjà contrarié par l'annonce récente d'une expérimentation associant médecins-généralistes et orthoptistes autorisant le renouvellement des ordonnances de lunettes, le syndicat demande plus que jamais a être reçu par le ministère, et au plus tôt, pour évoquer toutes ces décisions selon lui très discutables.

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