En meeting à Nevers, le candidat à la présidentielle a plaidé pour la prise en charge intégrale de certains frais de santé, à commencer par les lunettes.

Alors que la campagne présidentielle s'accélère, les candidats déclarés labourent le terrain. C'est le cas d'Emmanuel Macron qui enchaîne les déplacements à un rythme effréné. Le fondateur du mouvement "En Marche !" était en meeting à Nevers, vendredi soir. L'occasion pour lui d'annoncer "une révolution culturelle profonde", notamment en matière de politique de santé. Un thème qu'il a déjà abordé au cours de l'automne dans diverses réunions publiques ainsi que dans son livre programmatique, "Révolution". Devant un millier de sympathisants, Emmanuel Macron promet que les prix des lunettes, prothèses dentaires et auditives seront intégralement couverts. Mais attention, pas immédiatement. Ceci se fera progressivement, à l'horizon 2022. Comment ? Le candidat entend activer trois leviers : convergence entre la Sécu et les Ocam, pression sur les fabricants et mise en concurrence plus forte des distributeurs. "Je veux que la Sécurité sociale travaille avec les mutuelles pour construire ensemble cette couverture à 100% pour toute la population, en faisant baisser les prix. Aujourd’hui, en France, une prothèse auditive est trois fois plus chère qu’en Allemagne ! Qu’est-ce qui le justifie ? Rien ! Parce que nous avons laissé certains s’organiser sur le dos de la population, parce que nous avons laissé trop peu de concurrence s’installer. Vous pouvez, en remettant de la juste concurrence, en mettant une pression sur certains producteurs de prothèses dentaires ou auditives, faire baisser les prix, retrouver un prix plus juste en protégeant mieux. Vous réconcilier, se faisant, la liberté et la justice", a fait valoir l'intéressé à son pupitre. Un discours qui faisait suite, quelques jours plus tôt, à des déclarations déplorant, en optique, "des prix très élevés" au regard des "prestations" fournies. Et M. Macron de s'attarder, non sans un brin de démagogie, sur le remboursement symbolique de 7,42 €  alors que le prix de vente moyen d'un équipement frise les 300 €. En disant cela, il semble, volontairement ou non, oublier tous les dispositifs solidaires (CMU, ACS, etc.) qui permettent actuellement aux porteurs de bénéficier d'un financement de leur équipement sans aucun reste à charge. Tout comme il semble ignorer la pluralité des offres d'entrée de gamme qui permettent, à moins de 30 euros, d'avoir un équipement unifocal…

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