Remboursement à 100 % : le Premier Ministre n'y voit pas (encore) très clair

Ceux qui attendaient des annonces précises ont été déçus. Sur la prise en charge à 100 % de l'optique comme d'ailleurs sur d'autres sujets, Edouard Philippe s'est contenté de généralités lors de son interview de rentrée.

Généralités, approximations, flou... la rentrée du Premier Ministre a été plutôt confuse, jeudi dernier sur RMC. Pas d'annonces importantes sur la plupart des sujets abordés, et notamment le remboursement à 100 % des soins optiques, dentaires et auditifs. Tout au plus Edouard Philippe s'est-il borné à indiquer le calendrier : "On va attaquer le sujet à partir de 2018", a-t-il dit, assurant qu'il fallait "travailler avec l’ensemble des acteurs (mutuelles, Sécurité sociale et professionnels concernés_NDLR), pour arriver à l’objectif qui a été clairement défini et qui sera atteint". Soit la prise en charge intégrale de l'optique, de l'audio et du dentaire d'ici à la fin du quinquennat. Certains diront qu'il est resté volontairement évasif pour ne pas griller la politesse de la ministre de la santé, Agnès Buzyn. C'est surtout que l'intéressée ne sait pas plus, à ce stade, comment financer cette mesure dont le coût s'élèverait à près de 1,5 milliard d'euros par an, et ce si l'on prend uniquement en compte les lunettes. Le montant grimperait en effet jusqu'à 4,5 milliards si l'on englobe la gratuité des soins dentaires et des prothèses auditives. En se fixant sur l'échéancier établi par le Premier Ministre, cela veut dire que les différentes parties prenantes ont jusqu'à la fin de l'année pour cogiter sur le dossier. Quatre mois pour potasser un sujet qui a déjà commencé à être effleuré par les syndicats d'opticiens. D'après nos informations, plusieurs rencontres informelles unilatérales ont d'ores et déjà eu lieu, au début de l'été, entre certaines organisations et différents conseillers ou responsables du cabinet de madame la ministre. Après cette prise de contact viendront les premiers échanges sérieux, dès septembre normalement, à travers une consultation collective initiée par la ministre.

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