Débattu ces derniers jours par les syndicats d’opticiens, le protocole d’accord soumis par les pouvoirs publics est finalement adopté par le Rassemblement des opticiens de France. Mais pas par la Fédération nationale des opticiens de France pour laquelle « il était hors de question de signer un document très contraignant et sans contrepartie ».

« Il est très regrettable que le ROF ait signé dans la précipitation un document sans fondement juridique », nous a confié ce matin Alain Gerbel, au téléphone, à propos du protocole d’accord jusqu’alors en débat. Pour le président de la FNOF, « il était hors de question de signer un document très contraignant et sans contrepartie ». De son point de vue, l’engagement du ROF est une erreur stratégique : « Demain, les annonces seront faites par le Président de la République et à ce stade c’est une occasion ratée pour la profession d’imposer certaines de ses vues », déplore-t-il, faisant référence aux problématiques-métier qu’il aurait vouloir voir primer sur une approche strictement commerciale et comptable des débats. Et maintenant ? La FNOF attend la mise en place de groupes de travail qui réfléchiront à l’évolution du métier (formation, devis, etc.). « La FNOF ayant gardé toute liberté de parole et d’action, elle sera à ce moment-là au coeur des débats », fait valoir M. Gerbel.
Du côté du ROF on attend, pour se positionner officiellement, l’intervention présidentielle qui devrait avoir lieu demain, au premier jour du congrès de la Mutualité Française. Toutefois, dès le 10 juin, le président du ROF, André Balbi, a justifié en ces termes la signature du protocole d’accord dans une note adressée à ses adhérents : « Au vu de la volonté de la DSS de ne pas favoriser ou défavoriser les réseaux de soins par des mesures spécifiques, il m’a paru plus important d’obtenir un accord positif pour les opticiens sur le RAC 0 plutôt que de laisser la DSS écrire un projet de réforme qui allait être une catastrophe et qui serait entré en vigueur par un passage en force ». Hier, lors d’un échange téléphonique, Nicolas Raynal, le délégué général du ROF, estime en effet que « l’obstruction systématique n’est pas constructive. Sans être idéal évidemment, ce texte offre des perspectives d’avenir pour la filière qu’il nous faudra défendre. »

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