Le décret autorisant l’orthoptiste à prescrire lunettes et lentilles a été publié. Mais pas l’arrêté le rendant effectif. Le ROF espère de rapides clarifications concernant les futures prises en charge des équipements délivrés sur la base d’ordonnances orthoptiques…

Que pense le Rassemblement des opticiens de France (ROF) de l’autorisation de prescription accordée aux orthoptistes ? Le syndicat y voit « une nouvelle étape dans le transfert de délégations de tâches des ophtalmologistes vers les paramédicaux ». Mais il relativise dans le même temps la portée concrète de cette mesure du fait, d’une part, des « nombreuses restrictions encadrant cette extension de compétence » et, d’autre part, de la « faible présence des orthoptistes dans de nombreux territoires ». Après avoir pris soin de préciser que les orthoptistes ne peuvent pas encore, à date, délivrer d’ordonnances de lunettes*, l’organisation professionnelle déclare ne bénéficier actuellement « d’aucune garantie satisfaisante concernant la prise en charge des équipements délivrés à l’appui de ces ordonnances ». Elle assure cependant que la Direction de la Sécurité Sociale, avec qui elle est en contact, se serait, « d’ores-et-déjà, engagée à inviter les complémentaires santé à prendre en charge ces équipements avant une future parution de textes réglementaires ad hoc ». Un courrier de la DSS aurait ainsi été envoyé aux Ocam dans ce sens. Le ROF se dit donc dans l’attente d’obtenir des réponses fermes et définitives de la DSS sur ce sujet pour lever toutes ambiguïtés sur la prise en charge effective de ces futures prescriptions non-médicales. (Car pour le moment les textes font état, rappelons-le, des seules prescriptions médicales, qu’elles soient émises par les ophtalmologistes ou les médecins généralistes…). Bref, le moment venu, lorsque le décret sera applicable - à quel horizon, on ne sait pas encore -, le ROF invite à la prudence « concernant le tiers-payant lors de la délivrance d’un équipement basé sur une prescription orthoptique ».

* Le ministère de la Santé n'a toujours pas publié, en effet, l’arrêté établissant très précisément le cadre d'exercice de cette primo-prescription.

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