Si les mutualistes accueillent favorablement la volonté gouvernementale de maximiser le périmètre du 100 % Santé, ils en appellent toutefois à une concertation vraiment transparente. Et mettent sur la table leurs pistes de travail.

« Des travaux concertés avec un calendrier de travail partagé et une méthodologie transparente incluant l’ensemble des acteurs de la santé visuelle sont nécessaires pour construire l’acte II du 100 % Santé », font valoir d’une même voix le Syndicat national de l’optique mutualiste (Synom) et la Mutualité Française. Une façon, très policée, de constater qu’à l’heure actuelle le ministère n’a mis en place ni l’un (calendrier) ni l’autre (méthodologie). Faute de « réel travail de concertation » pour le moment, les mutualistes entendent prendre les devants et partagent leurs pistes de travail pour faire évoluer les contours du 100 % Santé à l'avenir. Moins offensifs que le ROF, également mécontent de la tournure que prend cette phase de négociations, les porte-voix mutualistes, Laurent Eveillard pour le Synom et Eric Chenut pour la Mutualité, se veulent concrets et constructifs.

Ce qu’ils proposent ? Par exemple d’intégrer dans le 100 % Santé les verres fortes corrections, les prismes, les filtres et les systèmes anti-ptosis, de faciliter l’accès aux équipements des patients présentant une indication médicale contraignante les amenant à s’équiper de deux équipements unifocaux plutôt que de verres progressifs ou encore de réduire les restes-à-charge hors 100 % Santé de ceux qui présentent une pathologie nécessitant le port de lentilles. Ils veulent aussi prendre en compte le terrain de la prévention et du dépistage en santé visuelle, « en premier lieu auprès des enfants, en organisant l’appui de l’opticien à la médecine scolaire et en proposant des prestations de prévention destinées aux plus petits ». Enfin, ils estiment nécessaire d’améliorer l’accès à la prescription et aux soins « via notamment le développement des compétences des opticiens pour une meilleure complémentarité entre ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens », ainsi que l’accès aux actes de santé visuelle indispensables pour les patients dépendants depuis leur domicile ».

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