Ce sont des start-up ou des "bidouilleurs" isolés qui n'appartiennent pas au secteur et qui, pourtant, mettent au point des produits qui paraissent plus que novateurs.

Utiliser les outils numériques est un jeu d'enfant… du moins quand on est bien portant. Les personnes en situation de handicap rencontrent, elles, de vraies difficultés. D'où l'idée de la start-up GlassOuse, créée par un ingénieur turc Mehmet Nemo Turker installé en Chine, de mettre au point une paire de lunettes sans verres (ci-dessus) faisant office de souris Bluetooth. Pour permettre aux déficients physiques d'utiliser eux aussi ordinateurs, tablettes et autres Smartphones, cet équipement novateur intègre des capteurs de mouvements. Sur les divers écrans, un curseur se déplace en fonction des mouvements de tête. Pour cliquer ou confirmer une action, l’utilisateur n’a plus qu’à actionner, en le mordillant ou en le poussant du menton, un petit levier bleu ressemblant à un micro de type mains libres. Pour finaliser ce prototype qui est compatible avec des ordinateurs sous OS X, Windows, Linux ainsi qu’avec les appareils sous Androïd et Windows Phone, la start-up continue de faire appels aux dons à travers la plateforme de crowdfunding Indiegogo…

Dans un tout autre genre, et en France cette fois, Julien Péot (ci-dessous), un jeune étudiant chimiste de 22 ans, a mis au point un prototype de lunettes de conduite qui évitent aux conducteurs d'être éblouis par la lumière des phares. Son permis de conduire fraîchement obtenu, le jeune homme a constaté que la puissance des phares actuels pouvait occasionner une gêne sérieuse au volant. Encore étudiant en master de chimie environnemental, il investit alors la serre de la maison de ses parents, qu'il transforme en atelier-laboratoire. Il décortique les fiches techniques des constructeurs automobiles et teinte des lunettes de chantier avec une couleur complémentaire qui, espère-t-il alors, permettrait d’annuler l’effet d’éblouissement. Ses recherches le mènent vers un rose pale d’une longueur d’onde d’environ 575 nanomètres. Ses expérimentations et tests le mènent ensuite en Bretagne, où il récupère une algue rouge contenant de la phycoérythrine. Réduite en poudre, cette algue fournit à moindre frais la teinte nécessaire à la coloration de ses verres. Son prototype en mains, qui semble plus qu'efficace à l'en croire, il contacte des industriels. "En France, j’ai été reçu par des grands groupes. C’était à la fois impressionnant et frustrant. La plupart m’ont ri au nez", raconte l'intéressé à la presse locale des Yvelines (78) où il réside. Si, à l'entendre, les groupes français n'ont pas donné suite, les Anglais, Italiens, Chinois et Indiens semblent quant à eux plus qu'intéressés par le principe de conception de ce produit. À suivre.

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