Il a quitté Atol l'année dernière mais pas le secteur de l'optique. Maintenant à la tête d'une start-up, Philippe Peyrard et ses partenaires planchent sur des lunettes intelligentes à vocation utilitaire.

Certes moins médiatisé qu'à l'époque où il représentait Atol et défendait une certaine vision du patriotisme économique, Philippe Peyrard n'en est pas moins toujours actif. Après avoir quitté l'enseigne lors d'un remaniement de l'équipe dirigeante, il y a un an, l'ancien directeur général délégué de l'enseigne a disparu un temps des radars mais pas de l'optique. On le retrouve désormais à la tête d'une start-up qu'il a fondée. Ellcie-Healthy, c'est son nom, est hébergée depuis avril par un incubateur azuréen. C'est en effet à Nice, et sur une suggestion de Christian Estrosi, ex-ministre de l'industrie avec qui il a eu l'occasion d'être en contact par le passé, que M. Peyrard envisage le futur. Et ce n'est pas qu'une expression puisqu'il travaille avec une équipe de développeurs et chercheurs locaux à la mise au point d'un équipement connecté qui voit bien au-delà de la seule fonction de géolocalisation, qui est celle, rappelons-le, du projet Téou qu'il a porté sur les fonts baptismaux au temps d'Atol.

Déjà bien avancé, le développement du projet de M. Peyrard, qui s'appuie donc sur des laboratoires de recherches à Sophia-Antipolis, s'inscrit avant tout dans le domaine de la prévention. L'idée est de créer une lunette connectée qui ne soit pas un gadget. Bref, une "lunette utile et pas futile", selon une formule de l'intéressé rapportée par La Tribune. En date d'hier, l'édition niçoise du quotidien gratuit Métro résume ainsi les applications : "Il y a les lunettes anti-endormissement au volant. (…) Les lunettes d'Ellcie-Healthy détecteront les comportements caractéristiques de l'endormissement (hochements de tête intempestifs, bâillements répétitifs, clignements des paupières_ndlr) et donneront l'alerte avant le moment fatidique (par vibration directes ou par le biais du smartphone). Le but étant d'anticiper la perte de contrôle le plus tôt possible. Il y a aussi les lunettes pour seniors. Une paire capable d'analyser les signaux précurseurs de la perte d'équilibre chez les personnes âgées et d'anticiper la chute potentielle. Et puis il y a aussi les lunettes d'activité (qui équiperont ceux qui travaillent en extérieur_ndlr). Celles-ci prennent en compte toutes sortes de critères pour prévenir entre autres les allergies, les coups de soleil, la fatigue mais informent également du nombre de pas effectués, de la distance parcourue…"

Encore en phase de test, ces prototypes truffés d'une quinzaine de capteurs miniaturisés et dissimulés dans la lunette, pourraient avoir, outre cette dimension prévention, bien d'autres utilisations. Dans une récente édition du quotidien L'Opinion, Philippe Peyrard laisse entrevoir diverses applications complémentaires. En matière d'apprentissage, avec par exemple un modèle spécifique pour les étudiants  : "A terme, la lunette peut dire si les yeux ont parcouru tout un document et signaler quels sont les passages où le lecteur est passé trop vite. Cela permettrait de donner des conseils aux élèves ou aux étudiants, notamment pour leur signaler quel passage de la leçon n’a pas été suffisamment examiné", illustre M. Peyrard dans les colonnes de notre confrère. Annoncée pour la fin 2017 à un prix public raisonnable avoisinant les 200 euros, la commercialisation de ce genre d'équipement appelé à être évolutif pourrait séduire les complémentaires santé et les réseaux de distribution. Les premières parce qu'elles pourraient y voir une façon de prévenir des accidents ou risques auxquels peuvent s'exposer leurs assurés. Les seconds parce qu'ils pourraient intégrer et décliner cette électronique embarquée dans leurs collections sous marque propre…

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter.