En réponse à diverses questions de parlementaires ces derniers mois, le gouvernement fait savoir qu'il ne reconnaîtra pas l'optométrie. Une réponse définitive ?

Mauvaise nouvelle pour les partisans de l'optométrie à la française. Le gouvernement semble ne pas vouloir s'engager dans la voie d'une reconnaissance officielle de cette pratique. Régulièrement interpellé sur ce sujet par les parlementaires, le gouvernement a - enfin, diront certains - fait connaître sa position ces derniers jours dans Le Journal Officiel. Le gouvernement n'ignore pas qu'il est de plus en plus difficile d'avoir rapidement accès aux ophtalmologistes et rappelle ses actions pour remédier à ce problème : "plusieurs types de mesures ont d’ores et déjà été prises par les pouvoirs publics. Certaines mesures portent sur le rôle des professionnels de santé de la filière de soins ophtalmologiques : le champ de compétences des opticiens lunetiers a ainsi été élargi dans le cadre de l’adaptation de la prescription médicale en cas de renouvellement de verres correcteurs ; il en est de même pour les orthoptistes avec la réalisation d’examens spécifiques de la vision sur prescription médicale. Le Gouvernement entend s’appuyer sur le développement des coopérations entre professionnels de santé pour que chacun soit mobilisé sur son cœur de métier et optimiser ainsi l’utilisation des ressources médicales. Les ophtalmologistes sont prêts à déléguer des tâches aux orthoptistes ou aux opticiens".

Pour le gouvernement, priorité doit donc être donnée aux coopérations entre orthoptistes et ophtalmologistes d'abord, et accessoirement aux opticiens, lesquelles "réduisent les délais de rendez-vous pour les patients ayant besoin d’un renouvellement de lunettes et améliorent les délais de prise en charge par un ophtalmologiste". C'est ce qui fait dire dans la foulée au gouvernement que "la création d’une nouvelle profession, telle que celle des optométristes, n’est pas envisagée. D’autres mesures portent sur les effectifs ; elles se situent dans le champ de la formation initiale : répartition quinquennale des postes d’internes par spécialité et par région, contrat d’engagement de service public (CESP) ou encore répartition des postes d’assistants spécialistes. Ces actions visent à améliorer la répartition des médecins entre les différentes spécialités et régions, mais également à fidéliser de jeunes professionnels dans des régions et lieux d’exercice qui connaissent des difficultés d’accès aux soins".  

Contacté par Fréquence Optic, Philippe Verplaetse, président de l'Association des Optométristes de France (AOF), s'interroge sur la publication d'une telle réponse car il l'assure : "il y a un courant favorable en faveur de l'optométrie au plus haut sommet de l'État, qu'il s'agisse du ministère de l'Enseignement Supérieur, du ministère de l'Économie mais aussi et surtout de l'Élysée". Et le représentant de l'AOF d'interpréter cette réponse du gouvernement comme une façon "de calmer le jeu et d'en rester pour l'heure au statut quo…" Autrement dit et en dépit des apparences, cette position du gouvernement n'enterrerait pas définitivement le projet de reconnaissance de l'optométrie, veut croire M. Verplaeste.

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