Dans la dernière version de la loi Travail, une disposition visant à créer une instance de dialogue social au sein des réseaux de franchise cristallise le mécontentement de la Fédération française de la franchise (FFF). À travers une pétition et un manifeste, elle réclame sa suppression auprès du président de la République.

Puisque le Premier Ministre a décidé de faire usage du 49.3, donc de passer en force, pour imposer la loi Travail telle quelle, les responsables du monde de la franchise en appellent directement à François Hollande. Dans un manifeste, ils réclament la suppression d'une disposition qui, estiment-ils, a été "subrepticement introduite" dans le projet de loi. Réintroduite, en réalité. Retirée de la première version du texte avant d'être réactualisée, la mesure en question prévoit l’instauration d’une instance de dialogue commune à l’ensemble des réseaux de franchise comptant plus de 300 salariés. À l'origine de la disposition, le député socialiste Denys Robiliard veut y voir un moyen d'instituer "un mode d’information et de consultation des salariés", aussi bien côté franchiseur que côté franchisé. C'est ce rapprochement qui fait problème aux yeux de la Fédération française de la franchise (FFF). Elle y voit au contraire une forme d'ingérence "qui remet en cause le principe même de la franchise et menace les commerces, les services, les emplois, les professionnels et les clients de ces secteurs", explique-t-elle dans son manifeste adressé hier au Président de la République. Dans une action parallèle baptisée "J'aime ta franchise", la FFF insiste sur le fait que la disposition envisagée par le projet de loi Travail porte atteinte à la relation franchiseur-franchiseur, laquelle repose sur "une collaboration entre des entreprises juridiquement et financièrement distinctes et indépendantes". Plus de 4 500 signataires ont d'ores et déjà apporté leur soutien à l'initiative de la FFF.

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