Dans une lettre ouverte adressée au Rassemblement des opticiens de France, les Opticiens-Lunetiers Unis tirent la sonnette d’alarme à propos du protocole d’accord signé par le syndicat. Il le juge « insatisfaisant voire dangereux ». Ce que conteste le ROF que nous avons contacté.

C’est une lettre ouverte écrite par les Opticiens-Lunetiers Unis (OLU) qui se veut « sans aucune provocation, rancoeur ou esprit de chapelle ». Adressé au Rassemblement des opticiens de France (ROF) et daté du 25 juin, ce courrier est un cri d’alarme. Le « protocole que vous avez signé est insatisfaisant - voire dangereux - pour l’immense majorité d’entre nous », écrit d’emblée l’association. Signataire de cette tribune, le bureau des OLU s’inquiète des conséquences d’un tel accord à divers points de vue, à commencer par la question des remboursements différenciés : « Le protocole signé par vous les renforce. Il permet même un déremboursement total en dehors des réseaux. Inéluctablement ! » Remboursement des verres dans les contrats responsables, codes LPP, rapport entre marché A et B, « inculture médicale sur les indices », pré-calibrages, appairages, verres neutres obligatoirement avec filtres, autant d’aspects que l’association juge problématiques. Et de craindre le pire pour l’avenir : « Le problème aujourd’hui est que la moitié de la filière - en amont et en aval - va être impactée avec un risque massif de dépôts de bilans et de chômage par dizaine de milliers d’emplois », peut-on lire notamment dans cette lettre ouverte qui pronostique un déséquilibre total de la filière à tous les niveaux. Alors concrètement qu’attendent les OLU de la part du ROF ? « Nous vous demandons de rompre aussitôt ce protocole d’accord. Tant que ce n’est qu’un protocole, vous en avez le pouvoir. Sans sanction ou indemnisation ».

Contacté hier, André Balbi, à la tête du ROF, ne souhaite nullement polémiquer même s’il « s’étonne » d’une telle tribune qui intervient plusieurs mois après des rencontres avec les OLU à l'automne. Rencontres dont les OLU ne font pas mention dans leur courrier : « Je comprends les inquiétudes de mes confrères. Certes les règles du jeu évoluent mais depuis le début des négociations nous avons pris le parti d’anticiper l’avenir plutôt que de le subir », déclare M. Balbi. Et le président du syndicat de se justifier en ces termes : « Cette réforme va dans le bon sens pour les Français. Quant aux opticiens, ils trouveront de nouveaux équilibres économiques dans un cadre aux règles renouvelées. Il ne faut pas noircir totalement le tableau », argumente-t-il, insistant notamment sur le fait que le marché libre est préservé : « Entre autres exemples, c’est grâce aux négociations que la nomenclature B n’impose pas le choix du matériau ». Et le représentant du ROF de déclarer aussi : « Il faut également voir au-delà du protocole. Les compétences et la formation de l’opticien sont appelées à évoluer favorablement et nous allons accompagner ces évolutions en continuant de défendre nos positions auprès des pouvoirs publics ». Sur ces éléments et bien d’autres, peut-être la réunion prévue le 28 juin sera-t-elle l’occasion d’un échange de vues plus détaillé entre les membres des Opticiens-Lunetiers Unis et la direction du ROF.

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