À la veille du vote, au Sénat, de la proposition de loi Le Roux, certains de ses opposants ne désarment pas. Ce matin, Groupe All et la Fédération Nationale Indépendante des Mutuelles (Fnim) ont tenu une conférence de presse conjointe pour, une ultime fois, dénoncer "un scandale". 

Demain, en séance publique, les sénateurs seront amenés à débattre de la proposition de loi Le Roux, relative aux réseaux de soins et à la normalisation du remboursement différencié pour les mutuelles. Certains de ses détracteurs ont, ce matin, voulu une nouvelle fois tirer la sonnette d'alarme en dénonçant auprès de la presse grand public notamment "un scandale pour la santé publique". C'est la centrale Group All qui a initié cette conférence de presse, à laquelle s'est joint Philippe Mixe, le président de la Fédération Nationale Indépendante des Mutuelles (Fnim). Car contrairement à ce que beaucoup pense, toutes les mutuelles ne sont pas sur la même ligne dans cette histoire. La Fnim s'oppose ainsi vigoureusement à la pratique des remboursements différenciés, qui "porte atteinte", selon son président, à "l'esprit mutualiste". "La différenciation des remboursements est une profonde remise en cause de l'égalité de traitement de nos adhérents", argue Philippe Mixe qui ne souhaite pas voir évoluer le Code de la Mutualité. Code qui, rappelons-le, interdit en l'état cette pratique.

Au-delà de la question du libre choix du praticien qu'il estime "entravé" si le patient/client est orienté vers un professionnel de santé du réseau de soin, Philippe Mixe refuse le changement de nature des mutuelles : "Avec cette loi, les mutuelles, qui n'en ont ni les qualités ni les compétences, deviennent des prescripteurs. Ce n'est pas notre job !" insiste-t-il. De son côté, Stéphanie Dangre a essayé de faire de la pédagogie auprès de la presse grand public pour qu'elle cerne l'enjeu qui, selon elle, est au coeur de cette loi : "Il faut bien comprendre, a-t-elle souligné, que si les prix, les produits et les protocoles de soins nous sont imposés par les Ocam à travers leurs réseaux respectifs, tout le monde est perdant parce que cela tire toute la filière vers le bas. Et en bout de course, ce sera le patient qui va trinquer avec un équipement et des prestations de moindre qualité". Insistant comme Philippe Mixe sur le fait que "l'équité du système est remise en cause" avec cette loi, elle est convaincue que le sort réservé à l'optique et aux opticiens n'est que le début d'un "système de santé généralisé à deux vitesses". 

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