Toutes les organisations ne sont pas favorables au futur devis normalisé. Coup d'oeil sur les points de crispation.

Comme vous le savez sans doute, l'arrêté concernant le nouveau devis normalisé pour l’optique, pensé dans le cadre de la loi Macron, a été publié au Journal Officiel, le 4 mai. Normalement applicable au 1er janvier 2018, il établit entre autres une dissociation entre le prix du produit et la nature des prestations fournies lors de la vente. Ce futur devis normalisé fait débat entre certaines organisations. Le Groupement des industriels et fabricants de l’optique (Gifo) l'a accueilli favorablement. Ludovic Mathieu, son président, veut y voir "une démarche qui vise à sécuriser les conditions de vente des dispositifs médicaux qu’ils conçoivent et à améliorer la qualité de l’information accessible par le consommateur". Pour le représentant du Gifo, le contenu de ce nouveau devis fournit "l’opportunité de tordre définitivement le cou au grief récurrent d’un supposé manque de transparence de la filière". Pas d'accord, font savoir d'une même voix le Syndicat national des opticiens réunis (Snor), le Syndicat national des centres d’optique mutualistes (Snom) et l'Union des opticiens (UDO), signataires d'un communiqué commun. De leur point de vue, le devis prévu par l'arrêté est source de "complexité administrative majeure" pour les opticiens. Ils s'inquiètent même d'une "illisibilité accrue pour les patients" qui va, selon eux, "à l'encontre de la transparence initialement recherchée".

Autre élément de divergence : la question de la prestation fournie par l'opticien. Côté Gifo, on se félicite "de la reconnaissance du rôle essentiel de l’opticien par la valorisation dissociée de sa prestation"."En permettant de sortir de la dangereuse illusion de la ‘vente en l’état’, en desserrant le corset de l’uniformité d’exercice et en renforçant les possibilités futures de différenciation, la mise en œuvre de ces dispositions donne l’opportunité à la profession, si elle s’en saisit, d’évoluer par le haut, d’améliorer son service à la population et lui laisse augurer un rôle croissant", veut croire Ludovic Mathieu. Le Snor, le Synom et l'UDO ne partagent pas cet avis : "En l’état actuel de la codification des soins en France, aucune 'prestation optique' n’existe. Si nous ne pouvons qu’être favorable à ce que les prestations optiques que réalise l’opticien soient enfin reconnues et valorisées, il ne faut pas que cela soit au détriment du porteur or, en l’état, cette individualisation tarifaire, va augmenter systématiquement le reste à charge du patient qui ne pourra prétendre à aucun remboursement de ces prestations auprès de la sécurité sociale ou de sa complémentaire santé", soulignent-ils à l'unisson.

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