Historiquement opposé aux réseaux des complémentaires, le Centre national des professions libérales de santé continue de contester la part grandissante prise par les opérateurs privés dans le domaine de la santé. Et souhaite un rééquilibrage au profit l'assurance maladie, comme il l'explique aux candidats à la présidentielle.

La santé est-elle un secteur de consommation comme un autre ? Non, répond encore et toujours le Centre national des professions libérales de santé. Susciter "une concurrence sur les prix dans le but d’écraser les supposées marges des professionnels de santé", "réduire la question de la santé à des questions de coûts et de compétition sur les prix" est une approche contestable, regrette dans un communiqué cette intersyndicale réunissant une trentaine d'organisations (dont, pour l'optique, la Fnof). Elle refuse résolument le prisme de la seule logique comptable s'agissant des problématiques de santé. C'est ce qui explique qu'aujourd'hui le CNPS appelle "les différents candidats à ne pas céder aux sirènes de la marchandisation".

Ce n'est pas la première fois évidemment que l'intersyndicale prend ainsi position. Dernièrement, elle avait contesté le bien-fondé du rapport Astérès, dont les conclusions étaient pro-réseaux de soins. Opposé depuis le début aux plateformes mises en place par certains Ocam, le CNPS continue de redire son "opposition totale aux réseaux fermés" qui, selon lui, "remettent en cause le libre choix du patient, sans toutefois limiter le reste-à-charge, notamment en raison de l'effet pervers des contrats responsables". De façon plus générale, le CNPS déplore une privatisation grandissante du système de santé. Réclamant une clarification des candidats sur ce sujet, l'intersyndicale entend poser les "vraies questions", "celles de la prise en charge et de la reconquête de l’assurance maladie qui a abandonné des pans entiers de la Santé. La part des remboursements obligatoires des soins, produits et biens de santé doit cesser de reculer au profit du secteur des complémentaires lequel n’ambitionne pas la disparition du reste-à-charge afin de préserver ses propres marges bénéficiaires". En la matière, les revendications du CNPS n'ont pas changé : il en appelle toujours à une évaluation véritable des réseaux actuels en vue d'instituer un "meilleur encadrement".

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter.