Avis favorable. Ce jeudi, après des mois d’enquête, la Commission européenne a donné son feu vert au projet de fusion entre les deux poids lourds. Examen approfondi à l'appui, elle estime que le géant à naître « ne portera pas préjudice à la concurrence ».

Oui ou non, la Commission européenne retoquerait-elle le projet de fusion entre le Français et l’Italien ? Depuis plusieurs mois, tous les observateurs du secteur se posaient la question. Ce jeudi, l'instance met fin à l’attente - au suspens, diraient certains - en autorisant cette opération. Ainsi en a-t-elle décidé après une enquête approfondie ouverte en septembre 2017. Pour ce faire, quelque 4 000 opticiens en Europe ont été consultés. À l'issue de cet examen poussé, l’exécutif européen est parvenu « à la conclusion que l'opération de concentration n'aurait pas d'effet préjudiciable sur la concurrence » dans l'espace économique européen, rapporte l’AFP. « D'après les informations recueillies, Essilor et Luxottica ne deviendraient pas assez puissants sur le marché pour porter préjudice à la concurrence », a résumé en personne Margrethe Vestager (photo), la commissaire européenne à la Concurrence. « Nos préoccupations initiales n'ayant pas été corroborées par les résultats de la consultation des acteurs du marché, nous pouvons laisser cette concentration se réaliser sans l'assortir de conditions ». La Commission explique entre autres choses que les protagonistes de cette fusion « vendent principalement des produits optiques complémentaires qui ne se trouvent pas en concurrence ». Et d’ajouter : « L’entité issue de la concentration ne serait pas en mesure d'utiliser sa puissance sur le marché des lunettes de soleil pour évincer du marché les fournisseurs de verres concurrents ».
Du côté d’Essilor, on a très sobrement accueilli cette nouvelle dans un communiqué factuel de quelques lignes seulement. Rappelons que cette décision positive était pourtant déterminante pour la suite des opérations. Et pour cause : l’Union Européenne fait partie des cinq juridictions où l’approbation par l’autorité de la concurrence est une condition suspensive à la réalisation de l’opération. À  ce  jour, donc, et Europe comprise, le rapprochement a été autorisé sans condition dans quatorze autres pays : Afrique du Sud, Australie, Canada, Chili, Colombie, Corée du Sud, Inde, Japon, Maroc, Mexique, Nouvelle-Zélande, Russie et Taiwan. Le projet de rapprochement entre Essilor et Luxottica doit être finalisé ce premier semestre après obtention de l’ensemble des autorisations mondiales nécessaires.

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