Un premier magasin sous son enseigne propre d'un côté et un dispositif dédié aux pharmacies de l'autre. Happyview, pionnier de l'e-optique désormais propriété du groupe Afflelou, passe au "phygital" pour valoriser son expertise historique acquise sur internet.

Et un converti de plus. Direct Optic, Jimmy Fairly, Sensee… l'un après l'autre, ces anciens pure-players ont ouvert des magasins ces dernières années. Et ce au nom d'une stratégie "phygitale", néologisme issu, rappelons-le si besoin était, de la contraction des termes physique et digitale. C'est maintenant au tour d'Happyview, le site fondé en 2009 par Marc Adamowicz, racheté en octobre 2013 par M6 avant d'être repris, en octobre 2016, par le groupe Afflelou. Celui dont le slogan reste toujours "l'opticien du net" prône désormais cette nouvelle "orientation stratégique", selon les termes d'un communiqué annonçant l'ouverture d'un premier magasin mais aussi d'espaces optiques en pharmacies : "Cette stratégie phygitale témoigne de l’ambition de la marque de développer une offre omni-canal, en misant à la fois sur la notoriété de son site e-commerce, tout en proposant aux porteurs une nouvelle façon d’acheter ses lunettes correctrices", nous est-il expliqué. Pensé comme "un prolongement du site e-commerce", un premier magasin sous enseigne propre a donc ouvert à Paris et intègre de différentes façons la digitalisation (à travers des bornes numériques notamment), le tout avec un esprit décoratif et un agencement qui empruntent aux codes du concept-store (larges tables de vente autour desquelles circuler…). Inauguré il y a une dizaine de jours, ce point de vente qui fait son effet, visuellement parlant, sera-t-il suivi prochainement par d'autres ouvertures du même type ailleurs en France ? Cela n'est pas précisé pour le moment.

Dans le même temps, Happyview lorgne sur les pharmacies. Aux officines, Marc Adamowicz propose d'intégrer "un espace optique interactif" qui tient sur 2 mètres linéaires. Là, sur une borne de commande développée par Happyview, le client peut en toute autonomie essayer virtuellement une monture et choisir ses verres. "La borne enregistre très rapidement et facilement l’ordonnance et les mesures morphologiques pour que les opticiens Happyview fabriquent les lunettes. Ces dernières sont envoyées à la pharmacie et remises au consommateur par le pharmacien", détaille le communiqué. En 2017-2018, la direction d'Happyview dit programmer un déploiement à l'échelle nationale de ce concept pour officines mais ne donne pas d'objectifs chiffrés à ce stade. Commentant les nouvelles perspectives de développement de cet acteur majeur et historique du web, Frédéric Poux, le PDG d'Afflelou, veut y voir une façon supplémentaire "d'améliorer l'expérience d'achat des clients dans les enseignes du Groupe".