Course aux brevets, expérimentations tous azimuts et, peut-être bientôt, tests sur l'homme, les projets de lentilles intelligentes foisonnent, relançant le projet d'un oeil bionique.

Oeil bionique ? Évidemment, la formule a quelque chose de très spectaculaire et futuriste. Il n'en reste pas moins qu'elle est parlante : elle dit bien l'espérance que placent bien des chercheurs dans la mise au point d'une technologie de lentilles connectées pouvant interagir avec l'oeil. Parmi les projets en cours d'élaboration, certains à un stade plus avancé que d'autres, on trouve en premier lieu celui d'un prototype de lentilles dotées de capteurs de glucose destinées aux diabétiques. Mené conjointement par Google et Novartis, ce projet veut permettre aux personnes atteintes de cette maladie chronique de surveiller au mieux l'évolution de leur taux de sucre contenu dans le fluide lacrymal. Plus récemment, la firme américaine semble activement défricher le domaine de la correction de la vue en travaillant, autant qu'on sache, sur un système qui intègre une sorte d'autofocus corrigeant la presbytie… Sony est également sur les rangs. Mais le Japonais se positionne autrement, ses recherches portant davantage sur un projet de lentilles photographiques, pour ainsi dire. Pour prendre une photo, il suffirait en effet au porteur de simplement cligner des yeux… Dans un esprit similaire, Samsung, de son côté, plancherait sur des lentilles capables de diffuser photos ou vidéos directement sur la rétine, renouvelant en quelque sorte l'expérience 3D immersive.

Bien qu'encore balbutiantes, ces diverses expérimentations laissent surtout entrevoir ce que pourrait être l'optique du futur. Surtout, elles soulèvent la question de savoir qui seront, demain, les acteurs majeurs du secteur. De fait, ni Google (même si la firme de Moutain View a noué un partenariat avec la division Alcon du groupe Novartis), ni Sony, ni Samsung ne sont des opérateurs historiques du secteur. À terme, le centre de gravité de la filière visuelle pourrait-il se déplacer au point de se trouver hors du champ traditionnel de l'optique ? C'est une vraie question. Réponse dans quelques années, et sans doute beaucoup plus rapidement qu'on ne veut bien le croire.

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