La dernière étude de l’Observatoire Cetelem de la consommation a sondé les Européens, et en particulier les Français, sur leurs choix et comportements. Ce qu’il faut retenir.

Étude de référence sur les moteurs de la consommation, l’Observatoire Cetelem vient de publier son édition 2025. Réalisée dans dix pays européens, l’enquête a sondé 10 792 personnes, dont plus de 3 000 en France. Il en ressort d’abord que, lentement mais sûrement, le moral des Européens se redresse… sauf en France ! Si les Européens évaluent à 5,2 - sur une échelle de 1 à 10 - la situation économique de leur pays, les Français, eux, attribuent une note de 4,6 cette année, contre 4,9 points en 2024. « Au-delà de la tendance historique des Français à être moins optimistes que la moyenne européenne, ce résultat met en avant une cassure nette pouvant s’expliquer par le contexte politique incertain dans lequel le pays a navigué l’an dernier », commentent les auteurs de l’étude en référence évidemment aux récents soubresauts à la tête du pays depuis la dissolution de l'Assemblée nationale.

Comment les personnes interrogées perçoivent-elles l’évolution de leur pouvoir d’achat ? Si, en 2024, près d’un Européen sur deux estimait que son pouvoir d’achat avait baissé au cours des 12 derniers mois, ils ne sont plus que 39 % à le penser cette année. En France spécifiquement, 48 % des répondants estiment que leur pouvoir d’achat a diminué, ces résultats marquant un net recul par rapport à l’année dernière (-7 points). Dans ce contexte, quelles sont leurs intentions d’achats ? « Avec 43 % des Européens qui envisagent d’augmenter leurs dépenses en 2025, le contexte de consommation est marqué par la prudence. Les intentions varient toutefois selon les pays : quatre pays revendiquent des intentions consuméristes à la hausse, alors que six pays anticipent une baisse. En France, malgré un résultat inférieur à la moyenne européenne, les intentions d’achat progressent légèrement pour atteindre 41 % (+1 point sur un an) », détaille l’Observatoire.

Les participants à l’enquête ont également partagé leurs ressentis sur la consommation en général. L’image qu’ils en ont, surtout en France (pour 70 % des répondants), est plutôt négative. « Le champ lexical qui reflète le mieux la vision actuelle des Européens sur la consommation traduit ce ressentiment : elle évoque avant tout le gaspillage (pour 23 % des personnes interrogées) et l’excès (16 %). Pour autant, avec une note moyenne de 5,3 sur 10, les Européens estiment sagement consommer juste comme il faut, ni trop, ni trop peu, tels des stratèges de la consommation, aux choix mûrement réfléchis », lit-on dans l’étude qui fait état, par ailleurs, d’un sentiment grandissant de frustration chez les uns et les autres. Environ 60 % des Européens interrogés jugent ne pas avoir les moyens de consommer comme ils l’entendent ou doivent adopter des stratégies, et notamment la recherche de bons plans, pour y parvenir. Près de 7 sur 10 déclarent ne pas disposer de ressources financières suffisantes pour satisfaire leurs envies. Et l’Observatoire d’attirer notre attention sur le fait que « 86 % des Européens, dont 84 % des Français, affirment avoir déjà ressenti cette frustration qui les a empêchés de pouvoir acheter ce dont ils avaient envie, et plus de la moitié avouent se restreindre au moins une fois par mois. » Dans le cas des Français précisément, on notera enfin que ce sont ceux qui se serrent le plus la ceinture en matière d’achats, et d’abord matériels. Seuls 30 % d’entre eux déclarent consommer davantage de biens matériels qu’il y a dix ans…

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