Pour dénoncer les modalités de renouvellement du réseau Carte Blanche, la centrale a saisi l'Autorité de la Concurrence il y a plusieurs mois. En jeu, notamment, l'examen des conditions imposées par l’offre Prysme. L'instance a rejeté la demande de la CDO. La centrale se dit d'autant plus déçue que la décision lui semble mal motivée.

En décembre dernier, la CDO et deux opticiens indépendants avaient saisi l’Autorité de la Concurrence pour mettre en cause les modalités de renouvellement du réseau Carte Blanche Partenaires. Les conditions imposées dans le cadre de l’offre Prysme étaient principalement visées. Il y a quelques jours, l’Autorité de la Concurrence a fait connaître sa décision et elle n'est pas favorable aux plaignants. Après étude de ce dossier, l'instance rejette aussi bien la demande de mesures conservatoires (par laquelle la CDO et les deux indépendants espéraient au minimum la suspension de l’offre Prysme), que la poursuite de l’enquête plus avant. La déception de la direction de la centrale est d'autant plus forte qu'elle estime que "l’Autorité n’a pas répondu à toutes les questions posées : "Alors qu’était précisément dénoncée la conduite de négociations de gré à gré non transparentes entre Carte Blanche et certains verriers pour l’établissement de l’Offre Prysme, en marge de l’appel d’offres général des verriers, la décision de l’Autorité ne comprend aucun développement sur ce point", explique la CDO dans un communiqué. Et d'ajouter sur un autre plan : "Alors qu’un opticien spécialisé pour enfants avait dénoncé son exclusion de fait et donc discriminatoire du réseau en raison de l’obligation de souscrire à l’offre Prysme pour y adhérer, offre qui ne comporte que des montures pour adultes, l’Autorité ne s’est pas non plus prononcée sur ce point".

La déconvenue de la CDO porte aussi, au-delà de ces points précis, sur le fond des relations triangulaires qui lient réseaux, opticiens et assurés. La centrale regrette que l'Autorité "persiste à considérer que pour les opticiens et les verriers, un assuré du réseau Carte Blanche est un client comme un autre, substituable à un assuré d’un autre réseau. (…). La CDO s’est pourtant attachée à démontrer que cette vision du marché ne correspond pas à la réalité commerciale du terrain, les assurés étant bien captifs du réseau auquel leur OCAM est affilié, ne sont donc pas considérés par l’opticien comme substituables à ceux qui sont affiliés à un autre réseau". Tout en réfléchissant à la pertinence de faire appel de cette décision, la CDO regarde maintenant du côté du Tribunal de commerce où une action menée en parallèle (par la centrale et les deux mêmes opticiens indépendants) entend faire reconnaître "le caractère illicite de l’Offre Prysme sur le fondement des pratiques restrictives de concurrence qui ne nécessitent pas, elles, de démontrer l’existence d’un effet pour l’ensemble des opérateurs du marché". 

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter.