ADCL se revendique « 1ère entreprise française » du marché

Comme en 2017, ADCL Aplus annonce une croissance à deux chiffres pour 2018. L’entreprise conforte sa position sur le marché jusqu’à talonner, sur certains segments, les poids lourds italiens.

Quand Olivier Petitfils regarde dans le rétro, il mesure tout le chemin parcouru : ADCL Aplus, qu’il a cofondé et dirige, aura bientôt 25 ans et approchera cette année des 25 millions d’euros de chiffre d’affaires. En 2018 comme en 2017, la société basée à Montreuil annonce une croissance à deux chiffres, autour de 16 % cette année. Une santé presque insolente dans un marché chahuté, qui est le fruit d’une « stratégie pertinente », a expliqué Olivier Petitfils dans une rencontre récente avec la presse. Forte de 6 000 clients sur tout le territoire, ADCL se revendique « 1ère entreprise française sur le marché français derrière les trois grands italiens, Luxottica, Safilo et Marcolin. » De fait, la société se positionne plus que favorablement sur les linéaires des opticiens, notamment au sein des grandes enseignes nationales. Chez Optic 2000, par exemple, ADCL est même le 2ème plus important fournisseur. Comment expliquer cette continuelle montée en puissance ? Probablement parce qu’ADCL sait, entre intuition et analyse des besoins réels des opticiens, proposer des marques qui « matchent », pour employer un anglicisme, avec le marché français.

Avec Rip Curl, Mauboussin, Invu, Whistler Hills ou encore Schott, dans l’ordre d’importance des marques de son portefeuille, ADCL « cartonne », un terme qu’Olivier Petitfils emploie souvent et qui reflète bien, selon lui, le dynamisme de la société. Autre facteur de pérennité pour l’entreprise montreuilloise : « Nous avons toujours privilégié une approche de proximité avec l’opticien, vraiment centrée sur ses attentes concrètes », fait valoir M. Petitfils devant les journalistes. Et d’évoquer en exemple la réorganisation récente de son service marketing pour mieux coller aux besoins de ses clients : « Il y a peu nous avons intégré un graphiste qui propose aux opticiens de personnaliser tous les éléments visuels pour communiquer, cela va de la vitrophanie à l’animation des magasins ». Outre la professionnalisation des outils de com’ mis à disposition des opticiens, la direction d’ADCL cite aussi le déploiement, en 2019, d’un nouveau service de formation, point de vente par point de vente, à la demande. Testées en 2018 - « avec des échos très positifs en termes de ventes », selon Jessica Lemarinier, nouvelle recrue en charge de la com’ et de l’événementiel -, ces formations portent aussi bien sur l’optimisation de l’offre-produits en magasin que sur la prise en charge de l’enfant ou la vente de solaires sur fond de prévention…

Parmi les éléments qui expliquent aussi la réussite d’ADCL toutes ces années, il y a également le parti pris d’une distribution franco-française : « En intervenant sur le seul marché hexagonal, nous en connaissons d’autant mieux les spécificités et les logiques. Cette particularité est une des clés de notre réussite et de notre adaptabilité », estime le directeur général d’ADCL. En cette fin d’année et courant 2019, la société lance ainsi de nouvelles collections dont le positionnement a été pensé pour préserver la rentabilité de l’opticien, notamment en vue du RAC 0. Schott mais aussi Mauboussin vont bénéficier de la technologie polarisante. Invu, la marque suisse dont c’est déjà la spécialité, prend quant à elle un tournant plus mode pour mieux diversifier son public. Du côté de Rip Curl, une ligne solaire est introduite, également polarisante, à destination des collégiens. Là encore pour élargir la cible d'origine, à savoir les enfants. Et puis il y a le segment masculin, structurellement « délaissé » par le marché, que ADCL entend pleinement réinvestir en diversifiant son offre. Ces messieurs auront le choix : densification de l’optique et du solaire chez Rip Curl, enrichissement de la gamme optique Whistler Hills ou encore développement, en rapport avec l’univers de la montre, d’une ligne optique Mauboussin… Autant de « cartons » en vue ?

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