Selon un sondage Yougov pour le syndicat des ophtalmos, 57 % des Français souhaitent que les candidats à la présidentielle s’engagent sur la question des délais d’attente en ophtalmologie.

"Les Français en ont assez d’attendre 100 jours pour un rendez-vous chez leur ophtalmologiste, et ils ne sont pas prêts à renoncer à des soins de qualité pour autant. La solution pour résorber les délais existe : il suffit d’augmenter le nombre d’ophtalmologistes formés en débloquant le numerus clausus de la spécialité, tout en continuant à développer la coopération entre ophtalmologistes et orthoptistes. Le futur Président de la République a toutes les cartes en mains, alors, à lui de jouer !", lance Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF). Comme il l'annonçait en décembre au micro de Fréquence Optic, le syndicat des ophtalmos s'est donc lancé dans la campagne présidentielle à travers une campagne baptisée "Zéro délai en 2022". Avec cette opération, le SNOF entend rappeler que les trop longs délais d’attente en ophtalmologie ne sont pas une "fatalité" et appeler les candidats à l’élection présidentielle à s’engager sur ce sujet. Les résultats d’une enquête commandée à Yougov* indique à ce propos que près de 6 Français sur 10 considèrent la question des délais d’attente pour obtenir un rendez-vous chez l’ophtalmologiste comme prioritaire. Le docteur Bour : "Résorber les délais d’attente en ophtalmologie est à notre portée. C’est une question de volonté politique. Il faut débloquer des postes d’internes en ophtalmologie pour remplacer les départs en retraite, et développer les coopérations entre ophtalmologistes et orthoptistes. Deux solutions par ailleurs plébiscitées par les Français", insiste-t-il, chiffres à l'appui. Dans le sondage Yougov, 43 % des Français citent le déblocage de ce numerus clausus (nombre d’internes autorisés à choisir l’ophtalmologie) comme la solution prioritaire à mettre en œuvre pour limiter ou résorber les délais d’attente. Cette solution arrive en tête, devant la meilleure gestion des rendez-vous (citée à 22 %) et le développement du travail aidé (14 %). "La pénurie est entretenue artificiellement. Pour 250 départs à la retraite chaque année, seuls 150 nouveaux ophtalmologistes sont formés, déplore le représentant du SNOF. Pourtant l’ophtalmologie est la spécialité la plus demandée par les étudiants en faculté de médecine : trois étudiants sur quatre voulant faire ophtalmologie ne peuvent pas accéder à un poste". Il ajoute : "Débloquer le quota des postes d’internes serait une mesure très efficace, car 100 % des postes produisent un ophtalmologiste diplômé 5 ans plus tard. Il n’y a pas de déperdition en cours de route, comme dans certaines spécialités. Nous attendons des candidats à la présidentielle qu’ils s’engagent sur ce sujet, en réponse à la demande pressante des Français".

*L'enquête a été réalisée sur 1004 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 3 au 4 janvier selon la méthode des quotas.